300 à 400 nouveaux cas en Tunisie par an En moyenne, 4 enfants sur cinq peuvent en être guéris. Le taux des survivants est estimé à 70% Le cancer chez l'enfant est une maladie rare qui représente 3 % de l'ensemble des cancers diagnostiqués en Tunisie. Chaque année, on compte 300 à 400 nouveaux cas de cancer chez les enfants de moins de 5 ans. Malgré des taux de guérison tournant autour de 70 à 80% selon les cancers pédiatriques, il reste la deuxième cause de mortalité chez les moins de 15 ans. Les causes du cancer de l'enfant restent inconnues pour l'instant. Il est très différent de celui de l'adulte. La plupart des formes de cancer de l'enfant n'existent pas chez l'adulte, et vice et versa. Des progrès considérables ont été enregistrés au cours des dernières décennies, permettant d'espérer aujourd'hui guérir quatre enfants sur cinq en moyenne. Ces progrès sont dus essentiellement à des collaborations entre différents spécialistes impliqués dans la prise en charge thérapeutique et à une homogénéisation des procédures de traitement à l'échelle nationale. C'est dans ce cadre que s'inscrivent les 4èmes journées médico-chirurgicales du Cap Bon qui ont eu lieu les 14 et 15 mai à Hammamet et organisées par l'Association médicale Néapolis et le Syndicat tunisien des médecins libéraux de Nabeul avec au menu trois grands thèmes : «le cancer de l'enfant » et «l'ulcère de jambe » et « le polytraumatisé ». Dr Héla Rifi assistant hospitalo-universitaire pédiatre et oncologue à l'Institut Salah Azaiez nous a expliqué que « le cancer est une pathologie rare. Elle représente 3% des cancers de l'adulte soit 300 à 400 nouveaux cas par an. Les facteurs environnementaux n'interviennent pas beaucoup parce que la durée de l'exposition au tabac, à l'alcool ou à la pollution est très courte. Il touche l'enfant avant l'âge de cinq ans. Ce qui intervient le plus ce sont les facteurs génétiques. Ce qui rend la prévention difficile. Nous ne pouvons que sensibiliser les gens pour faire le diagnostic précocement. Un cancer de l'enfant diagnostiqué guérit vite et en Tunisie, nous avons commencé à former des pédiatres et à les sensibiliser pour la prise en charge de ces jeunes patients. » Mais quels sont les signes d'alarme de ce cancer ? Dr. Rifi nous explique qu'il s'agit par exemple d'une fièvre qui persiste au-delà d'un mois, qui a été constatée par un pédiatre et où tous les examens étaient négatifs même s'il y a dans la moelle des cellules malignes. La répartition des principales tumeurs est la suivante : les leucémies et lymphomes représentent : 45 %, les tumeurs cérébrales : 20 %, les neuroblastomes : 8 %, les tumeurs des tissus mous : 8 %, les néphroblastomes : 7 % et les rétinoblastomes : 3 %. On note que 40% des cancers se développent avant 4 ans et sont généralement embryonnaires dans cette tranche d'âge. Le rôle des agents exogènes paraît très mince en cancérologie infantile. Lorsque le diagnostic de cancer est certain, on l'annonce aux parents en adaptant les explications à leur niveau de compréhension. Le traitement est expliqué ainsi que les complications qui peuvent survenir, de sorte qu'ils ne seront pas surpris de ce qui pourra arriver. Ça se soigne et le taux des survivants est estimé à 70% . Il y a certes des risques de récidive mais ça dépend des types de cancer. Je connais des étudiants qui ont été soignés à cinq ans et qui poursuivent actuellement des études en pharmacie et nous avons même des survivants qui viennent faire du bénévolat auprès des enfants de l'Institut Salah Azaiez. Le traitement est compliqué parce qu'il est astreignant et l'enfant doit être hospitalisé durant une certaine période. La découverte d'une maladie impose d'hospitaliser l'enfant, de bien définir le schéma thérapeutique selon la gravité établie à partir des paramètres cités, d'expliquer le traitement aux parents et à l'enfant. Les malades sont traités selon des protocoles et la surveillance réalisée entre le médecin de famille et le centre de traitement. En Tunisie nous disposons de beaucoup de centres pour le traitement de cette pathologie dont notamment l'institut Salah Azaiez qui dispose d'une unité d'oncologie pédiatrique depuis 1980. Il y a aussi les services de cancérologie à Sousse et à Sfax, l'hôpital d'enfants de Tunis et les services de pédiatrie régionaux. Ces enfants sont bien encadrés et soutenus par nous et aussi par des associations comme l'association tunisienne contre le cancer et l'Association Salama qui font beaucoup de choses pour aider ces enfants malades notamment dans leur scolarité ». Le traitement de la douleur : Les malades atteints du cancer présentent des périodes pendant lesquelles les douleurs sont importantes et difficilement supportables. 30 à 40% des malades vivent une douleur modérée ou élevée liée à la tumeur ou à son traitement au stade initial de la maladie cancéreuse. Pr Henda Belhadj Ali Raies agrégée en oncologie à l'Institut Salah Azaiez qui a poursuivi une longue formation en Angleterre et en France dans la prise en charge de la douleur et des soins palliatifs chez les cancéreux nous précise : « c'est une expérience très riche qui m'a appris à gérer le problème de la douleur. La douleur du cancer peut être à l'origine de l'envahissement tumoral et d'une progression d'une tumeur mais aussi elle peut être due au traitement utilisé pour le cancer à savoir la chimiothérapie, la radiothérapie et la chirurgie. La douleur du cancer est répartie en deux : des douleurs nociceptives qui sont les plus répandues. Elles résultent d'une stimulation excessive du système nerveux. Ses causes sont cancéreuses, inflammatoires et traumatiques. Elles sont aiguës ou chroniques. Quant aux douleurs neuropathiques, elles sont plus rares que les douleurs nociceptives. Elles sont également appelées douleurs par désafférentation. Elles sont liées à une lésion du système nerveux central ou périphérique. Le traitement est très différent. Pour le traitement nocioceptif , nous avons des traitements selon des paliers dépendant de l'intensité de la douleur. Peuvent être proposés : Les antalgiques de niveau 1 : anti-inflammatoires non-stéroïdiens, paracétamol, les antalgiques de niveau 2 : opioïdes faibles et les antalgiques de niveau 3 : opioïdes forts, comme la morphine. En Tunisie on a tous les paliers de l'OMS. Ces trois paliers sont accompagnés de recommandations pour la prescription dont on peut dire que les principes directeurs sont la participation active du patient par son information et son implication et le choix d'une perspective réaliste tant dans les objectifs du traitement, que dans sa forme »