Quatre nouvelles heures de tractations entre Ghannouchi et Abassi. Au final, Ennahdha demande un répit pour consulter ses alliés au gouvernement Une nouvelle rencontre Abassi-Ghannouchi. Elle a duré, comme à l'accoutumée, quelque quatre heures au bout desquelles Ennahdha n'a pas révélé ses positions définitives quant aux demandes de l'opposition relatives principalement à la démission du gouvernement Laârayedh bien avant le démarrage du dialogue national. «Le président du mouvement Ennahdha nous a demandé davantage de temps pour consulter ses partenaires au gouvernement de la Troïka et pour examiner l'initiative de l'Ugtt au sein du bureau exécutif d'Ennahdha», souligne Mouldi Jendoubi, membre du bureau exécutif de l'Ugtt. Interrogé si Ennahdha a manifesté une certaine souplesse pour ce qui est des exigences de l'opposition réaffirmées quelques heures avant la rencontre Abassi-Ghannouchi, il s'est contenté de relever : «L'acceptation par Ennahdha de l'initiative de l'Ugtt est toujours acquise. Seulement, ils veulent discuter quelques détails avec leurs alliés, plus particulièrement pour ce qui est de la démission du gouvernement. Et nous espérons nous rencontrer dans les prochaines heures. De nouvelles propositions en gestation Même son de cloche ou presque auprès de Abdellatif Mekki, membre exécutif d'Ennahdha qui a assisté aux trois rencontres Ghannouchi-Abassi. Contacté par La Presse, le responsable nahdhaoui précise: «Nous avons convenu de poursuivre le dialogue prochainement. Pour le moment, nous considérons qu'il vaut mieux ne pas révéler de détails à l'opinion publique jusqu'à ce que les choses s'éclaircissent définitivement. Nous allons consulter nos partenaires au pouvoir sur certains détails qui seront révélés au public au moment qu'il faut. Quant à la réunion du bureau exécutif d'Ennahdha tenue jeudi soir, elle a examiné le processus de négociation dans son ensemble à la lumière des positions des uns et des autres. Vous me posez la question de savoir quelles seraient les nouvelles propositions auxquelles j'ai fait allusion jeudi soir à la TV nationale, je vous réponds que ces propositions n'ont pas encore mûri et il est très tôt d'en révéler le contenu». Il est à préciser que la rencontre Abassi-Ghannouchi s'est déroulée, cette fois, au siège de l'Union syndicale des travailleurs du Maghreb arabe (Ustma) située à la place Pasteur à Tunis. Quant à la place Mohamed-Ali, elle a vu défiler hier tout au long de la matinée les responsables des partis de l'opposition. Ils étaient venus rencontrer le secrétaire général de l'Ugtt pour lui réaffirmer leurs positions initiales dont en premier lieu la démission du gouvernement Laârayedh en tant que préalable au démarrage du dialogue national. «Le gouvernement Laârayedh se transformera, immédiatement, après sa démission, en gouvernement de gestion des affaires courantes. Son départ ne sera effectif qu'après l'installation du prochain gouvernement. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter pour le vide institutionnel brandi par ceux qui refusent que les ministres actuels démissionnent avant l'ouverture du dialogue national. C'est la règle dans tous les pays démocratiques», a tenu à préciser Taïeb Baccouche, secrétaire général de Nida Tounès.