Khemaïs Ksila, représentant des députés démissionnaires du FSN : «La Troïka a fermé la porte au dialogue» La réponse de la Troïka que nous a remise le quartet, hier, n'est autre qu'une fermeture de la porte au dialogue. Je pense que la feuille de route proposée par la Troïka est un chèque sans provision. Le secret de cette opération de la Troïka est la concrétisation de la petite Constitution. La Troïka ne considère pas que le gouvernement a échoué et veut qu'on lui donne carte blanche pour diriger l'Etat. La Troïka a donc mis en échec l'initiative du quartet. Le Front du salut national (FSN) renouvelle son soutien à cette initiative avec tout son package et au dialogue national actuellement rompu du fait de la position de la Troïka. Nous allons faire appel à la rue pour faire tomber le gouvernement. Nous appelons à une grande manifestation le 7 septembre à l'occasion de la commémoration du 40e jour de la mort du martyr Mohamed Brahmi, assassiné le 25 juillet 2013. Le FSN maintient sa réunion d'hier ouverte jusqu'à aujourd'hui à 15h00 afin d'arrêter les décisions adéquates. Abdelwaheb El Hani, président du parti Al-Majd : «Il faudrait des positions d'apaisement des deux côtés» Le dernier durcissement de position de la Troïka, et notamment d'Ennahdha, parti majoritaire au pouvoir, plonge le pays encore une fois dans la crise et paralyse les institutions de la République. Cela fait plus de cinq semaines que l'Assemblée nationale constituante est totalement paralysée et que ce gouvernement fonctionne en veilleuse, les ministres s'occupant plutôt des pourparlers partisans que de leurs prérogatives ministérielles, cela dans le silence total de la présidence de la République. Le pays est entré dans une phase de léthargie très dangereuse sur fond de crise économique et politique, notamment dans cette phase sensible de rentrée scolaire, universitaire, sociale et politique. Maintenant, tous les regards sont tournés vers une sortie de crise qui tarde à venir alors que le pays fait face à des difficultés économiques majeures et que le gouvernement en place révise ses prévisions de croissance et de recettes fiscales pour l'exercice budgétaire 2013 vers plus d'austérité, bien que le mot n'ait pas été prononcé. Le débat d'aujourd'hui aurait dû se dérouler autour des priorités du budget 2014 et de la loi de finances. Il y a aujourd'hui une rigidité des deux côtés. Or, il faudrait des positions d'apaisement des deux côtés. Ennahdha doit accepter la dissolution immédiate du gouvernement et l'entrée dans des négociations sérieuses pour la constitution d'un gouvernement de compétences nationales neutres qui ne doivent pas se présenter aux élections. Et cela dans un délai de deux semaines. Car, la situation du pays ne permet plus de telles manœuvres. L'opposition radicale doit accepter le principe du retour de l'ANC pour finaliser ses travaux constituants regroupant un package institutionnel englobant la Constitution, l'Isie, le Code et la commission électorales et la loi sur la justice transitionnelle dans un délai maximum ne dépassant pas le 23 octobre 2013. Cela avec les garanties et mesures de confiance garanties par l'Ugtt. Il faudrait éviter à tout prix au pays de basculer dans les affrontements de rue et rester dans le cadre politique de la transition démocratique afin de ne pas reproduire le scénario de la division à l'égyptienne qui annoncerait l'échec politique de tous.