Le président de l'ANC estime qu'il est possible d'adopter la Constitution le 10 octobre prochain à condition que le dialogue national démarre avant la fin de la semaine en cours Un mois, jour pour jour, après avoir suspendu les travaux de l'ANC, le 6 août dernier, Mustapha Ben Jaâfar a enfin parlé. Dans une allocution télévisée, il a annoncé, hier soir, qu'il va convoquer le bureau de l'Assemblée nationale constituante pour se réunir au début de la semaine prochaine afin de préparer la reprise par l'ANC de ses travaux «avec la participation de tous les constituants dont en premier ceux qui se sont retirés de l'hémicycle du Bardo, lesquels constituants ont le devoir de regagner leur espace naturel et de parachever la mission que le peuple leur a confiée». D'autre part, Ben Jaâfar a exhorté tous les protagonistes de la crise politique (Troïka, partis de l'opposition et quartet parrainant le dialogue national) «à faire démarrer le dialogue national avant la fin de la semaine en cours. «Aujourd'hui et au moment où les positions des uns et des autres commencent à se rapprocher, rien ne justifie plus la poursuite des tractations. Nous sommes condamnés à dialoguer ensemble, sans a priori ni suspicion ou méfiance, pour offrir les solutions qu'ils attendent. L'échec nous est interdit et nous avons l'obligation suprême d'éviter à tout prix les drames survenus en Egypte, précisément parce que les dirigeants de ce pays frère ont lamentablement échoué à gérer le dialogue pour résoudre la crise dans laquelle leur pays était tombé», a encore précisé Ben Jaâfar. Le 10 octobre, adoption de la Constitution Et le président de l'ANC de proposer une nouvelle date à laquelle sera adoptée la nouvelle Constitution et à partir de laquelle le nouveau gouvernement formé de compétences prendra ses fonctions. «J'ai la conviction qu'au cas où le dialogue national démarrerait, à la fin de la semaine en cours, il est possible de parvenir à l'adoption de la Constitution le 10 octobre prochain, date à laquelle le prochain gouvernement s'installera à La Kasbah», a-t-il martelé. «Nous avons perdu assez de temps et il est de notre devoir de passer à l'action. La Tunisie mérite notre mobilisation générale et il nous est impératif de faire passer le flambeau aux jeunes générations en leur offrant une Tunisie stable et pérenne où règnent la liberté et la justice sociale», ajoute encore le Dr Ben Jaâfar. «Pour ma part et en tant que président de l'ANC, je tiens à souligner que j'ai toujours gardé la même distance vis-à-vis de tous les acteurs du paysage politique national. Je m'engage à poursuivre mes efforts visant à rapprocher les uns des autres et à faire en sorte que la crise soit résolue le plus tôt possible, afin que le pays reprenne le travail. J'exhorte tous les partenaires politiques à dépasser leurs tiraillements politiques, à mettre de côté leurs désaccords, à accepter les concessions qui s'imposent, même si elles sont douloureuses et difficilement acceptables par leurs bases et à faire prévaloir l'intérêt supérieur du pays. C'est une attitude qui commande beaucoup de courage et d'audace. Je n'accepte pas que les Tunisiens soient divisés comme ils le sont aujourd'hui. Je n'admets pas que les Tunisiens de modeste condition, les zouaoula, paient la lourde facture des affrontements menaçant notre pays au cas où l'escalade ne serait pas stoppée. Et c'est bien par le dialogue et uniquement par le dialogue que nous réussirons à sortir notre pays du guêpier qui nous guette tous», a-t-il dit en conclusion.