Les trois points sauront redonner, provisoirement, l'image que nous aimons de la sélection Notre équipe de Tunisie joue gros ce samedi contre le Cap-Vert. Dernier match du groupe B avec deux alternatives en vue : une victoire ou un nul pour passer au dernier tour des éliminatoires, ou une défaite et le rêve du Mondial brisé. Enorme pression sur les épaules des joueurs, mais aussi sur Nabil Maâloul et son staff. L'après-Tunisie-Cap-Vert sera déterminant pour tout le monde : pour l'avenir immédiat de la sélection, mais également pour Maâloul, cible de toutes les critiques et dont l'avenir en sélection reste plus qu'incertain. Personne ne pardonnera à notre équipe nationale ni à son sélectionneur une élimination précoce et amère à ce stade. Le Cap-Vert, qui revient de loin dans cette course au Mondial (après avoir gagné sur le tapis face à la Guinée équatoriale), ne sera pas une équipe prenable. Au contraire, ce sera une équipe prête à tout. La pression sera plus dans notre camp que dans le leur. Avant de parler tactique et technique, essayons d'être zen et sobre. C'est ce qu'il faut dans ce genre de matches. Joueurs de métier Maâloul et ses joueurs veulent travailler dans la plus grande discrétion. Les dernières séances se déroulent à huis clos et loin des yeux. On cache ses cartes, mais y a-t-il quelque chose à cacher? Maâloul n'inventera pas un nouveau modèle de jeu et n'aura pas de cartes-surprises. Il optera pour un 4-2-3-1 et il comptera sur les joueurs d'expérience qu'il connaît bien et qui peuvent supporter cette pression. Contrairement à ce qu'on peut croire, la concurrence ne sera pas assez rude pour plusieurs postes de jeu. Les Ben Chrifia, Abdennour, Haggui (de retour d'Allemagne), Chemmam, Derbali, Mouelhi (élément de confiance de Maâloul), Traoui (rétabli de sa grippe), Jemaâ, M'sakni, Darragi et Khazri, sont les plus nantis pour partir d'entrée demain. C'est le onze qui a le plus de chances avec peut-être un ou deux changements possibles. Ben H'tira et Allagui ont, en effet, une chance de jouer d'entrée si Maâloul opte pour des cartes-surprises. En tout cas, l'ombre de Saber Khelifa sera présente. C'est l'attaquant le plus complet de la sélection en ce moment : vitesse balle au pied sur les deux couloirs et grande facilité à marquer dans n'importe quelle circonstance. Qui peut le remplacer? A notre avis, il n'y a pas un profil bien déterminé, mais c'est Ben Youssef, lui aussi suspendu, qui ressemble beaucoup à Khelifa. Ainsi, Maâloul sera tenu de «sacrifier» la vitesse pour la temporisation. Le match amical du Congo nous a éclairés : Darragi et M'sakni, quoique lents et pas encore au top de la forme, auront sur les épaules le poids de l'animation offensive. Les sens d'une victoire La Coupe du monde 2014 est la panacée pour notre FTF. Si on rate ce rendez-vous, on est parti pour 4 ans de crise profonde et un besoin fou en financement. Le match de demain est une première étape avant le Brésil. Nous sommes appelés à gagner après deux nuls décevants, et nous sommes obligés de gagner pour donner une image gaie de la sélection. Une sélection qui a tellement perdu de sa solidité et de ses convictions de jeu. Aujourd'hui, nous escomptons une qualification au Mondial, alors que nous ne sommes plus capables de battre la Guinée équatoriale ou la Sierra-Leone. Heureusement que Sami Trabelsi nous a laissé 6 points avant de partir. Sinon, les choses se seraient compliquées davantage. Et pour ne rien vous cacher, notre équipe de Tunisie ne va pas très bien. Sous pression, pas aussi convaincante qu'auparavant et passive devant de «petites» sélections, l'équipe nationale a l'obligation de se réconcilier avec elle-même.