Deux tués et deux blessés, hier, à Borj Chakir dans le cadre d'une opération coup de poing menée par la Garde nationale Les unités spéciales, fer de lance de la Garde nationale, ont réussi, hier matin, à abattre deux terroristes et à en arrêter deux autres, au terme d'une opération de chasse à l'homme qui a eu pour théâtre la cité de Borj Chakir (délégation de Sidi Hassine Séjoumi). La traque a commencé, indique une source policière bien informée, lorsque les quatre terroristes qui se trouvaient à bord d'une voiture sur la route de Jayara menant à la ville de Tébourba ont refusé de s'arrêter, défiant ainsi les injonctions des agents de la Garde nationale qui, illico presto, passèrent à l'offensive. D'où des échanges de tirs à balles réelles entre les deux parties. Bilan: deux morts et deux éléments arrêtés parmi les terroristes, mais, heureusement, zéro dégât parmi les forces de l'ordre. Les mosquées ciblées Les agents de la Garde nationale, qui ont décidément le vent en poupe, n'en sont pas à leur premier exploit, puisqu'ils ont réalisé, rien qu'au cours du dernier week-end, trois autres coups de filet non moins retentissants, avec la saisie, à la cité Ghazala (délégation de Raoued), d'une importante quantité d'armes et l'arrestation, dans la même cité, du propriétaire d'une villa qui servait de refuge aux terroristes. Le lendemain, descente musclée dans une mosquée de la cité Ennasr, matérialisée par l'interpellation d'un nombre de barbus soupçonnés de stockage d'armes à l'intérieur de ladite mosquée. Dans la soirée, les mêmes unités de la BAT (Brigade antiterroriste) dépendant de la Garde nationale frappaient à Sidi Ali Ben Aoun (gouvernorat de Sidi Bouzid) où la mosquée Arrahma, qui était déjà dans leur collimateur, a été l'objet d'une fulgurante opération de fouille et de ratissage conclue par l'arrestation de plusieurs suspects. L'ombre des attentats du 11 septembre 2001 Techniquement, l'on constate un réveil tonitruant, ces jours-ci, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme en Tunisie qui piétinait ces derniers temps. Cette embellie ne doit, en réalité, surprendre personne. Pas en tout cas ceux qui gèrent aujourd'hui ce dossier brûlant et qui sont désormais «sommés» par leurs supérieurs, peut-être, suite aussi à la pression des pays frères et amis, d'améliorer leur capital points et de passer à la vitesse supérieure, face aux menaces de plus en plus sérieuses d'Al Qaïda et de ses acolytes. C'est d'autant plus vrai que les services de renseignement algériens, dans une note confidentielle adressée récemment à leurs homologues tunisiens, ont fait état de la présence en Tunisie de dangereux jihadistes venus d'Algérie et qui ont été chargés par Abdelmalek Droukdel, patron d'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) de la mission (fort cauchemardesque celle-là) de commettre des attentats, par bombes et voitures piégées interposées, visant aussi bien des édifices publics que des intérêts occidentaux en Tunisie. Ce plan sanguinaire qui inclut les autres pays maghrébins veut atteindre deux objectifs principaux, à savoir : – Desserrer l'étau autour de la nébuleuse intégriste exposée, il est vrai, à une traque plus musclée, particulièrement le long des frontières entre la Tunisie, l'Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Libye – Fêter à la manière d'Al-Qaïda la célébration, demain, du 12e anniversaire des attentats qui avaient frappé l'Amérique un certain 11 septembre 2001.