Grâce à la collaboration de l'Association de sauvegarde de la Médina de Bizerte (Asmb) et de l'association française Rempart, l'ancienne prison de la ville va changer de vocation et connaître une nouvelle vie. Construite en 1793, cette prison a été fonctionnelle jusqu'à l'indépendance, où elle a été transformée en dépôt municipal. L'édifice a ensuite été cédé à l'Association de sauvegarde de la Médina qui a décidé d'en faire un centre culturel. Ce projet apportera sans doute un rayonnement à la Médina de Bizerte qui donne sur le port de la ville. Les raisons d'être du mouvement associatif Rempart, à savoir la sauvegarde du patrimoine et l'éducation populaire, sont venues compléter les objectifs de l'Asmb, qui sont de promouvoir le développement culturel, social et économique de la Médina et de préserver son architecture. D'une façon plus concrète, l'action commune des deux associations en faveur de l'ancienne prison a eu un premier volet, du 11 au 24 août, où 14 bénévoles tunisiens et français se sont penchés sur le décroutage de la maçonnerie et le dégagement des gravats amassés à l'intérieur de la prison. Cette étape permettra de procéder aux choix architecturaux de restauration et de transformation de l'espace en centre culturel. Par ailleurs, cet effort de restauration devrait être étendu à l'ensemble de la Médina de Bizerte dont certaines constructions sont en ruines. Cette Médina souffre de plus en plus d'une déformation architecturale puisqu'elle est envahie par les constructions modernes qui ne respectent pas son esprit d'origine. Elle constitue pourtant un joyau où se côtoient les habitations au style arabe et mauresque, en plus de divers monuments historiques tels que les souks et les mosquées. Son vieux port est, selon la société civile locale, menacé par le projet de la Marina contesté à cause de ses incidences sur les activités de pêche et de plongée sous-marine. Le chemin est encore long pour la Médina de Bizerte pour retrouver, aujourd'hui, son éclat d'antan, mais avec la restauration de son ancienne prison, un noyau est planté. La société civile locale, régionale et internationale n'en restera pas là, on l'espère.