Le secteur du bâtiment est passé par une période difficile suite au problème qui a eu lieu dans le domaine des barres de fer destinées à la construction. Le marché parallèle a été submergé par ce produit à cause des quantités de contrebande venant des pays voisins et particulièrement de l'Algérie. Vendues à prix relativement abordables, ces barres de fer se distinguent par une qualité non conforme aux normes tunisiennes et internationales. Malgré les contrôles effectués au niveau des frontières, certains camions chargés de ce matériau de construction ont réussi à s'infiltrer dans notre pays pour proposer leur produit à leurs clients potentiels qui sont essentiellement des professionnels dans le domaine du bâtiment. Des particuliers qui veulent effectuer des travaux de bâtiment ont pu acheter également ces barres de fer venues d'ailleurs. Or, ce matériau est très important dans le bâtiment et la construction. D'où les normes rigoureuses mises en place visant à fournir aux intéressés un produit de qualité et durable. Le moindre défaut au niveau des barres de fer a des répercussions négatives sur la construction dans la mesure où celles-ci sont utilisées dans les fondations et le toit. Le fer à utiliser doit être anticorrosion pour résister aussi longtemps que possible aux multiples facteurs naturels comme l'eau et l'humidité. Dans certaines usines non agréées qui opèrent hors de nos frontières, la fabrication de ces barres de fer se fait de façon rapide sans tenir compte des normes en vigueur. Ainsi, les fabricants collectent des quantités de fer de plusieurs sources sans vérifier leur homogénéité puisque les tôles des véhicules, le reste des équipements en fer jetés dans les dépotoirs sont bons pour être fondus et transformés en barres de fer. Des agents sont mobilisés pour la collecte de ces déchets en acier contre paiement. Parfois, ces déchets sont disponibles gratuitement dans les décharges publiques et d'autres fois, ces restes d'acier sont vendus par les tôliers et autres mécaniciens. Renforcer le contrôle Une fois les quantités de fer usé sont collectées, les agents se rendent à la fonderie qui se charge de les fondre après leur nettoyage pour les transformer en barres de fer de construction. Ce secteur informel fait travailler un effectif assez important dont la qualification n'est pas toujours prouvée. C'est un créneau qui connaît une floraison tout au long de l'année compte tenu d'une demande en évolution constante non seulement au niveau du pays producteur mais aussi au niveau des pays voisins y compris la Tunisie et la Libye. La contrebande a largement facilité l'introduction de ce matériau par la voie terrestre à une certaine période qui a connu un relâchement de la surveillance au niveau des zones frontalières. Aujourd'hui, les points frontaliers sont bien surveillés grâce à un meilleur redéploiement de l'effectif affecté à cette tâche. Le souci d'opter pour un produit à bas prix motive les constructeurs qu'ils soient professionnels ou particuliers est derrière l'achat de ces barres de fer pourtant disponibles au niveau national. Dans les usines agréées, celles-ci sont fabriquées selon les normes et ne présentent, par conséquent, aucun risque. Le marché parallèle dans le domaine des matériaux de construction a eu des impacts négatifs sur certaines unités de production tunisiennes qui ont vu leurs activités stagner. Plusieurs constructions en Tunisie — surtout celles réalisées par les privés et les particuliers — ne font pas l'objet d'un contrôle. Les constructeurs profitent de cette situation pour utiliser des matériaux achetés dans le commerce informel. Certains citoyens vont jusqu'à faire des extensions de leur logement ou ériger une clôture sans avoir l'autorisation des services compétents. Ils ne trouvent aucun inconvénient à s'approvisionner auprès de ces vendeurs inconnus. En fait, les commerçants agréés n'ont pas le droit de commercialiser un produit sans disposer de factures et de l'identité du fournisseur qu'il soit résident en Tunisie ou hors des frontières. Ainsi, le travail dans le cadre de la transparence en respectant la réglementation en vigueur constitue la meilleure garantie et protection aussi bien pour le commerçant que pour les clients. En cas de litige entre les deux parties, il est possible de recourir à la justice avec à l'appui les documents nécessaires. Certaines personnes - vendeurs et acheteurs - préfèrent, toutefois, continuer à travailler dans le noir pour éviter de payer les impôts et les autres charges supportées par le commerce organisé. D'autant plus que la vente des barres de fer procure des gains substantiels surtout si elles sont vendues à bas prix consacrant ainsi la concurrence déloyale.