Lors d'une conférence de presse, tenue hier au siège de l'Union tunisienne de l'industrie et du commerce (Utica) et à laquelle ont pris part des professionnels de l'industrie du rond à béton, M. Mohamed Lassaâd Laâbidi, directeur général de l'Institut national de la consommation (INC), a tiré la sonnette d'alarme quant à la survie du secteur. Dans ce sens, il a indiqué que les ventes de fer de construction ont accusé une régression de 40% au cours du premier semestre de 2012. A l'origine, un mal qui s'appelle la contrebande. Ce mal menace, a-t-il ajouté, non seulement la sécurité et la qualité de nos constructions, mais aussi 3.000 postes d'emploi assurés par les cinq entreprises exerçant dans ce secteur vital de l'industrie nationale. M. Laâbidi a, ensuite, indiqué que la moyenne annuelle de la consommation nationale en rond à béton varie entre 500 et 600 mille tonnes et les réserves stratégiques sont estimées à 150 mille tonnes. Un taux de production qui ne peut être maintenu en cas de persistance du commerce illicite de ce matériau de construction. Dans la même perspective, il a fait observer que les experts ont établi une norme stricte à laquelle doit répondre le rond à béton, à savoir la norme tunisienne NT 26.05. « Par arrêté du 28 octobre 2005, les pouvoirs publics ont rendu cette norme obligatoire pour les producteurs tunisiens, les importateurs et les commerçants afin de protéger le consommateur», a-t-il encore expliqué. La norme dont il est question exige que chaque quantité de rond à béton soit divisée en petits lots dont il est prélevé un certain nombre d'échantillons qui sont soumis à différents tests de laboratoire. Cette procédure respectée par tous les Tunisiens en mettant une marque distinctive sur chaque barre de rond à béton permet une traçabilité en cas de malfaçon. D'où la possibilité de déterminer le niveau de défaillance et de poursuivre les fautifs. La traçabilité est toutefois absente dès qu'il est question de produits illicitement commercialisés, a noté M. Slim Saâdallah, vice-président de l'INC. Sur la même lancée, il a indiqué que le rond à béton de production tunisienne jouit d'une bonne réputation sur le plan international: «Notre fer de construction est exporté vers les Etats-Unis et l'Italie, ce qui constitue en soi une reconnaissance internationale de sa haute qualité. Or, bon nombre de Tunisiens s'approvisionnent en grandes quantités de provenance inconnue». Il appelle, à cet effet, à une meilleure coordination entre toutes les parties concernées pour lutter contre ce fléau qui constitue aujourd'hui une réelle menace aussi bien pour l'économie nationale que pour la sécurité des constructions. «Les professionnels du secteur et les médias sont appelés à coordonner leurs efforts afin de mieux sensibiliser les consommateurs à la dangerosité du commerce illicite de ce matériau. Les architectes et les services de contrôle doivent également vérifier l'origine de tous les produits ».