Forts d'une armada d'individualités chevronnées et rompues au haut niveau, le Cameroun devra toutefois se méfier d'un Japon qui a tout de même remporté trois des cinq dernières éditions de la Coupe d'Asie... Le sélectionneur national Takeshi Okada le répète à qui veut l'entendre: il veut que son Japon atteigne les demi-finales de la Coupe du monde. Vœu pieux ou méthode Okada pour booster les siens? Bien peu de monde au pays du Soleil-Levant osent miser sur la 45e équipe au classement Fifa. A commencer par Philippe Troussier. Le Français, passé à la tête de la sélection nipponne entre 1998 et 2002, a pris le contre-pied de Takeshi Okada: «La situation est la même que lorsque Okada entraînait le Japon en 1998. L'équipe a vraiment une drôle de mentalité». Il est vrai que les trois dernières défaites, en amical, face à la Serbie, le Venezuela et l'Angleterre, ont quelque peu entamé la confiance du Japon, ce qui augure de jours sombres... Pour ne rien arranger, le Japon figure dans un groupe particulièrement relevé et devra tout d'abord en découdre aujourd'hui avec les «Lions Indomptables» du Cameroun (puis les Pays-Bas et ensuite le Danemark). Il faudra en tout cas aux Nippons sérieusement élever leur niveau de jeu, et compter sur leurs individualités. On pense à Shunsuke Nakamura, l'ancienne star du Celtic Glasgow, ou le talentueux Keisuke Honda du CSKA Moscou. Volet satisfactions, la bonne défense centrale des Nippons, composée de la paire Nakazawa-Tanaka, doit tenir le choc face aux puissants attaquants camerounais, alors qu'une bonne entame de match permettrait aux Japonais de voir venir et tenter ensuite d'avoir les «Lions» à l'usure. Avantage psychologique, dites-vous ? L'équipe menée par Paul Le Guen aura peut-être un avantage psychologique, puisqu'elle ne s'est jamais inclinée dans un premier match de Coupe du monde de la Fifa (une victoire et quatre nuls). De son côté, la sélection japonaise n'a jamais perdu ni encaissé de but contre le Cameroun (deux victoires, un nul). Mais pour une fois, les Nippons affronteront les Africains en dehors de leurs terres, puisque outre deux matches amicaux à Oita, les «Samouraïs» jouaient aussi devant leur public en Coupe des Confédérations de la Fifa, en 2001. Cela dit, les Camerounais comptent dans leurs rangs Samuel Eto'o qui, en plus d'être un buteur hors pair, voudra se montrer à la hauteur de sa réputation de superstar africaine, alors qu'en défense, l'équipe présente un bilan comptable favorable, puisque les vétérans de la défense, Geremi, Rigobert Song et le gardien Idriss Carlos Kameni, n'ont concédé que deux buts lors des six matches de ce dernier tour. Pour revenir au catalyseur, Eto'o, ce dernier a trouvé les filets à 9 reprises en 11 matches de qualification : l'attaquant de l'Inter sera aussi épaulé en attaque par Pierre Webó, alors qu'au milieu, Jean Makoun, Stéphane Mbia et Alexandre Song apportent élégance et puissance. Comme présenté, le Cameroun a fière allure, reste maintenant à confirmer son statut de grand d'Afrique, face à des Nippons qui n'ont rien d'un foudre de guerre...