Vainqueurs d'un Cameroun décevant, les Nippons s'adjugent la première victoire de leur histoire "à l'extérieur" Leur dernier succès remontait à 2002 où pour "leur" Coupe du monde , ils s'étaient imposés 2-0 face à la Tunisie… le 14 juin. Soit il y a huit ans jour pour jour. Au terme de la première mi-temps sans doute la moins «emballante» depuis le début de la compétition, le Japon menait au score sans vraiment avoir donné l'impression d'être supérieur à son adversaire. Sur le côté droit, Daisuke Matsui revenait sur son pied gauche pour envoyer un long centre vers le deuxième poteau. Lâché au marquage par Stéphane Mbia, Kaisuke Honda n'avait plus qu'à contrôler et pousser du plat du pied gauche (1:0, 39'). Si les 45 minutes suivantes étaient un peu plus rassurantes pour les Lions indomptables, elles ne changeaient rien à l'issue d'une rencontre destinée aux Asiatiques. Tout un symbole, l'action camerounaise la plus chaude venait d'une frappe de loin de Mbia… à cinq minutes du terme. Une tentative qui venait s'écraser sur la transversale de Yoshikatsu Kawaguchi (49'). Si ce résultat place les Nippons dans une position enviable en vue de la qualification pour les huitièmes de finale, le Cameroun devra lui vite réagir s'il ne veut pas décevoir tout un peuple. Pour le pays du soleil levant, Afrique du Sud 2010 est la quatrième Coupe du monde à laquelle participe le Japon. Les Japonais ont réalisé leur meilleur parcours chez eux, lors de Corée-Japon 2002, finissant en tête du Groupe H devant la Belgique, la Russie et la Tunisie. Pour leur première participation aux huitièmes de finale, les Nippons avaient baissé les armes devant la Turquie, future demi-finaliste de l'épreuve. Le palmarès est non moins fourni. Lors de leur première phase finale, à France 1998, les joueurs de Takeshi Okada ont perdu leurs trois matches de poule, encaissant 4 buts pour un seul marqué. Pour l'histoire, Masashi Nakayama a inscrit le tout premier but du Japon en Coupe du monde de la Fifa. S'il a trouvé le chemin des filets à la 74e minute, il n'a pas pu empêcher la victoire sur le score de 2-1 de la Jamaïque. Et depuis, les japonais ont fait leur petit bonhomme de chemin: «On ne va pas changer notre tactique, car j'ai mis en place cette approche de base dans l'intention de battre les plus grandes équipes du monde. Notre objectif principal en Afrique du Sud est d'atteindre les demi-finales», avait affirmé le sélectionneur Takeshi Okada. Force est de constater que, de prime abord jusque-là, le terrain semble lui donner raison. La chance a souri aux audacieux... Les «Lions» n'ont, quant à eux, pas rugi. La défense nippone a été intraitable face à Samuel Eto'o, Makoun ou encore Benoît Assou-Ekotto. Eto'o a été le plus dangereux des camerounais, mais sans jamais pouvoir percer le mystère de la défense japonaise. Et pour cause, "on avait pour mission de stopper Eto'o", dévoile le milieu de terrain Makoto Hasebe. Cela a marché, puisque le triple vainqueur de la Ligue des champions de l'Uefa est resté muet malgré quelques éclats de génie par intermittence. Impuissant le Cameroun? Certainement malchanceux aussi. Assou-Ekotto, sur son côté gauche, n'a pas failli à sa mission en livrant constamment des centres dans la surface, misant sur le physique de ses coéquipiers. Mais Yuji Nakasawa et Marcus Tulio Tanaka n'ont jamais plié. Il faut avouer que les deux arrières centraux ont été remarquables dans les airs. Les Camerounais ont envoyé beaucoup de ballons dans la surface, repoussés à maintes reprises par les japonais; et pour preuve, les hommes de Takeshi Okada ne se sont finalement fait surprendre qu'une seule fois, sur une frappe lointaine de Stéphane Mbia repoussée par la barre transversale. "Il nous a manqué le facteur chance", conclut le Marseillais, dépité.