Sami Trabelsi, Nabil Maâloul, Krol et puis qui encore? La question du sélectionneur est devenue un véritble fonds de commence pour le bureau fédéral Après nous avoir saoulé avec le match du Cap-Vert, avec le résultat qu'on sait; après avoir orchestré la veille toute une mise en scène pour nous faire croire que tout est bien dans le meilleur des mondes; avec le Premier ministre lors des entraînements de l'équipe nationale, le sélectionneur pose avec Tarak Dhiab et le président de la Fédé toutes dents dehors pour avoir amadoué tout le monde (le lendemain de la défaite, il déclarait à un journal que son «honneur» ne lui permet plus d'adresser la parole au ministre des Sports), puis après la réserve miraculeuse qui nous a offert une seconde chance, voilà qu'on refait le même chemin et les mêmes erreurs en plongeant tête baissée dans une aventure dont personne ne connaît l'issue. Des sous... D'accord pour l'enjeu et son importance mais certains, les mêmes, ont profité de ce cadeau du ciel pour se repositionner, gagner du temps et de l'espace. C'est ainsi par exemple que Wady Jary — en rupture totale avec l'autorité de tutelle qui n'a, après tout, fait que le mettre en garde contre ses propres errements — s'est engouffré dans cette nouvelle donne pour revenir à son dada original. Non content d'avoir imposé un véritable bras de fer à l'autorité de tutelle, par clubs interposés, pour demander toujours davantage de sous (sans jamais présenter un véritable projet ou alors imposer aux clubs de présenter un bilan détaillé de leur gestion). «Puisque le ministère et le ministre sont sous la triple pression des clubs, de la défaite face au Cap-Vert et de cette dernière chance d'aller au Brésil, je vais essayer d'enfoncer le clou pour soutirer encore plus d'argent à l'Etat et au contribuable». Résultat, le voilà qu'il exige un million de dinars pour l'équipe nationale et qu'il fait «intervenir» un conseiller au Premier ministère pour obtenir gain de cause afin de mettre la pression sur le ministre des Sports. Des pratiques qu'il maîtrise parfaitement, qui lui ont permis d'être là où il est et de s'y maintenir et ce, en dépit des échecs retentissants et des scandales à répétition qui ont caractérisé les dix-huit premiers mois de son mandat. Il faut dire que la «diète» imposée à une FTF, incapable de trouver de l'argent pour s'autogérer, a considérablement réduit le standing d'une institution souvent assimilée à une agence de voyages. Et ce n'est pas spécifique à la FTF puisque si on jette un petit coup d'œil sur le carnet de voyages des autres fédés et celui du Cnot dont le président saute d'un air à l'autre sans qu'on ne nous annonce la moindre chance de médaille pour Rio de Janeiro 2016, les choses ne sont guère différentes), on constate qu'il est très fourni. ... à défaut de programmes Monsieur Al Jary, quand on rate tous ses objectifs, qu'on s'offre le luxe d'avoir deux directeurs techniques, qu'on autorise une armée d'adjoints pour l'équipe nationale et qu'on embauche des personnes pour l'unique objectif de ne pas les avoir contre soi, la décence veut qu'on n'impose pas à la communauté nationale d'en régler la note. Et, surtout, il vaut mieux éviter de manœuvrer et de pêcher dans les eaux troubles pour mettre la pression sur son bailleur de fonds. Mais le plus important dans tout cela, c'est que cette fédération continue à naviguer plus que jamais à vue, à coups de si. Si l'équipe nationale devait se qualifier; si on devait garder Krol; si celui-ci devait retourner au Club Sfaxien; si on devrait encaisser ou pas le jackpot d'une qualification à la coupe du monde ou pas; si l'actuel ministre devrait rester ou pas; si l'on continue à bénéficier ou pas de l'appui des actuels présidents de clubs. Autant d'hypothèses qui n'ont rien à voir avec les projets, les programmes et la planification. De quoi demain sera-t-il fait? Pour notre équipe nationale, pour nos clubs, pour notre football, pour ses lois bâtardes qui le régissent et, surtout, pour les pratiques infâmes et archaïques qui le régissent. Des promesses, rien que des promesses... Pour se faire élire, pour se maintenir, pour aller au bout d'un mandat, véritable saut dans l'inconnu. Entretemps, notre compétition se meurt, nos clubs coulent et tout indique que cette saison sera celle de tous les périls. Et une énième bouée de sauvetage : Krol restera-t-il ou pas à la tête de l'équipe nationale en cas de qualification ou d'élimination de la phase finale de la coupe du monde ? L'actuel bureau fédéral a encore de quoi boire et manger...