L'affaire Espérance-Maâloul est loin d'être close et continue à pourrir l'ambiance de l'équipe nationale. Sur un autre front, le président du CSHL brandit sa énième démission Le grand Jamel Abdennasser a fait des émules dans le monde arabe. Tant au niveau des idées que des comportements. Au niveau des idées, on a vu fleurir les Nassériens ou, si vous voulez, les nationalistes arabes qu'on a revus à l'occasion du printemps arabe, réduit depuis à un... hiver arabe. C'était l'époque d'or, les années 50 et le tout début des années 60, avec la vague d'indépendance au Maroc, en Tunisie puis, plus tard, en Algérie. Depuis, le nasserisme a reçu un coup fatal avec la débâcle de 1967 et la déroute de l'armée égyptienne. Ce qui a poussé Nasser à présenter sa démission et le déclenchement de la machine de son parti qui a «orchestré» une véritable campagne visant à le faire revenir sur sa décision. «Je pars, je reste», Abdennasser et sa machine de propagande ont tenu en alerte l'Egypte entière et tout le monde arabe, pour se décider enfin à rester sous la «pression insistante du peuple». Cela a engendré dans le monde arabe deux comportements qui marqueront la vie et les mœurs politiques (et autres) et qui feront le malheur des peuples. Le premier c'est l'adjuration (Al Mounachada) qui a notamment marqué le règne de Zaba avec des pétitions qui ont fleuri ça et là et dont la plupart des signataires ont vite fait d'en nier leur implication. Le second c'est cette manie-manipulation qui consiste à brandir régulièrement sa démission pour revenir sur sa décision. C'est le cas dernièrement du président du CSHL, Adel Daâdaa, qui n'en finit pas de partir et de revenir, déstabilisant ultérieurement le CSHL qui n'en a vraiment pas besoin. Avec pour toile de fond son appartenance à Ennahdha qui, selon lui, sert d'argument et d'arme pour ses détracteurs. Et voilà le CSHL plongé dans un imbroglio qui n'a rien de sportif. A Adel Daâdaa nous disons restes ou pars mais cesses une fois pour toutes de jouer à ce jeu qui a fait le malheur des peuples arabes et qui risque de faire celui du CSHL. Wadii Al Jary : l'art du camouflage Pour vivre heureux, vivons cachés. Pour se maintenir également. Le président de la FTF est passé maître dans l'art d'esquiver les coups et d'enterrer les affaires. Déjà président de la commission des équipes nationales sous l'ancien régime (pardon l'ancien bureau!), avec à la clé une élimination de la phase finale de la coupe du monde en Afrique du Sud (après 3 qualifications de suite), Al Jary s'en est sorti avec une girouette et il est même parvenu à devenir président de la FTF. Depuis, les affaires se sont multipliées, toujours sans suite, et ce, en dépit de l'extrême gravité de quelques-unes. Le dernière en date, c'est l'affaire Maâloul-Espérance qui, au contraire de ce que certains veulent faire croire (dont le président de la FTF), est loin d'être classée. Double accusateur en public de l'Espérance et de ses dirigeants, Nabil Maâloul s'est excusé en privé mettant en porte-à-faux la FTF qui ne sait plus où se mettre vis-à-vis de l'Espérance. Qui persiste et signe : tant que le sélectionneur ne s'est pas excusé en public et principalement sur les télés et les journaux, le contentieux sera ouvert et l'Espérance menace de ne pas libérer ses internationaux pour le match du Cap-Vert. Or, ces excuses publiques, le président de la FTF n'a pas pu les imposer jusqu'à présent à son sélectionneur, et ce, en dépit des sérieux remous au sein des membres fédéraux qui ont exprimé leur ras-le-bol des comportements de plus en plus incontrôlables de Nabil Maâloul. Même si tout le monde sait que le sélectionneur ne fait aucun cas de ceux-ci et qu'il les ignore totalement, au même titre que le directeur technique des équipes nationales, Youssef Zouaoui. D'ailleurs, pour faire diversion, le président de la FTF multiplie les communiqués officieux et les articles dénonciateurs de l'attitude de son sélectionneur par l'intermédiaire de l'attaché de presse de la DNA (direction nationale de l'arbitrage?!) et promet que les convocations pour l'équipe nationale seront désormais soumises à un filtrage de la part de la direction technique des équipes nationales. Cela frise franchement le ridicule. En attendant, sélectionneur national et Espérance campent sur leurs positions et le président de la FTF continue à jouer au pompier invisible.