On aimerait bien annoncer de temps à autre une bonne nouvelle concernant le transport. Mais la réalité persiste à nous contrarier. Le quotidien des usagers est tel qu'il est. C'est-à-dire caractérisé par une détérioration rampante de la qualité des services. De l'aveu de beaucoup d'anciens usagers, la société de transport traverse une très mauvaise passe et semble totalement déconnectée de ses clients. Les efforts fournis par les sociétés de transport passent inaperçus en raison des problèmes accumulés depuis longtemps et de l'absence de suivi. Aucune vision ne semble émerger pour atténuer la pression qui est exercée sur les utilisateurs. Malgré toutes les tentatives, il est difficile de trouver une solution en dehors de la concertation. Il est loin, très loin le temps où les principaux transporteurs organisaient des panels et des réunions de sensibilisation avec leurs clients. Les réclamations et les suggestions fusaient de partout. On peut, certes, comprendre les contraintes,; mais cela ne peut pas excuser cette quasi-inertie qui caractérise le secteur. Un exemple de cette absence de contact et de consultation se manifeste dans l'usage qui est fait des stations de rabattement et de correspondance. Toutes les sociétés de transport moderne ont adopté ces techniques pour rendre leurs actions plus attractives et plus efficaces. C'est l'option du transport multimodal. La Transtu dispose de plusieurs de ces espaces. Actuellement, on peut citer les points situés sur le circuit de la ligne 4 dont, notamment, la station Slimane-Kahia et une autre au Campus. Les lignes 2 et 6, elles aussi, ont leurs stations de correspondance. N'oublions pas celle d'Avicenne (sur la ligne 1) qui a été supprimée au profit de celle d'El Montazah à El Mourouj 2. Cette infrastructure est-elle bien exploitée ? Quels sont les avantages qu'on peut en attendre ? La première constatation, c'est que les stations de rabattement remplissent leur fonction plus ou moins bien. La correspondance entre les bus et les métros se déroule très normalement à El Montazah (avec les lignes 24) ou à Slimane-Kahia (pour les lignes 23, 48, 91, 92, 16...). Il reste, toutefois, des efforts supplémentaires à entreprendre. Il est nécessaire de garantir une meilleure coordination entre les départs des bus et l'arrivée des métros pour éviter les bousculades et la précipitation des usagers. Quant aux parkings réservés aux voyageurs qui veulent emprunter le métro et laisser leurs voitures particulières, ils sont toujours désespérément vides ou presque. Les gens ne se sont pas habitués à ce mode de déplacement et à le placer au centre de leurs intérêts. La sensibilisation est nulle dans ce sens. C'est, peut-être, parce que ceux qui en seraient concernés n'y voient pas un profit immédiat. Les métros, généralement bondés aux heures de pointe, ne les encouragent pas à abandonner leurs voitures particulières pour se frotter à la masse des voyageurs et à s'exposer aux retards. La correspondance bus-bus, elle aussi, a besoin qu'on lui accorde l'intérêt qu'elle mérite. Car, qui dit correspondance dit contiguïté. Ces stations n'ont pas toutes le profil requis. Elles sont éloignées les unes des autres. Ce qui occasionne des problèmes aux clients qui veulent les utiliser. L'exemple (un exemple parmi tant d'autres) de correspondance bus-bus d'El Ouardia est censé assurer les liaisons entre les lignes 28 et 9, 59, 60 et 74. En réalité, les conducteurs des lignes 28 s'arrêtent à plusieurs dizaines de mètres de la vraie correspondance. Ce qui oblige les voyageurs à faire le reste du trajet à pied pour rejoindre la station.