Les contrôleurs du trafic aérien demandent l'application des accords relatifs au statut de leur corps de métier et à la démilitarisation de leur structure Les contrôleurs du trafic aérien ont entrepris lundi 21 octobre des « mesures de régulation du trafic aérien », qui ont causé des retards s'étalant sur deux jours à l'aéroport de Tunis-Carthage. « Les mesures ont été appliquées conformément aux règles de travail régissant la profession. Les contrôleurs aériens étaient à leur poste, ils n'avaient pas observé de grève », affirme Brahim Rahali, président de l'Association des contrôleurs du trafic aérien. « Les contrôleurs, explique-t-il, étaient dans un grand état de stress. Dans ces conditions, les règles du métier imposent qu'on prenne des mesures de régulation du trafic réduisant la charge de travail pour les aiguilleurs. Cela a pour but d'assurer un écoulement du trafic aérien en toute sécurité », explique-t-il. Suite à ces mesures, plusieurs vols ont été retardés et des avions devant atterrir à l'aéroport de Tunis-Carthage ont été déroutés vers Palerme et Tabarka. D'après Soulafa Mokaddem, responsable des relations extérieures à Tunisair, il y a eu jusqu'à 8 heures de retard pour certains vols lundi, et entre 1 et 2 heures le lendemain. L'origine du « grand état de stress » est, selon Brahim Rahali, la décision de la direction de l'Office de l'aviation civile et des aéroports (Oaca) d'annuler d'une manière subite des accords signés il y a plusieurs mois ». Les attentes Les aiguilleurs du ciel attendent de la part de l'Oaca et du ministère de tutelle « la reprise du statut civil de leur structure, à l'instar de ce qui se fait dans le monde entier », affirme Brahim Rahali. « Deuxième point, on veut que notre corps de métier ait un statut particulier », dit-il. Ces deux points, assure Rahali, ont fait l'objet d'accords entre toutes les parties concernées début 2013. Depuis, rien, selon lui, n'a été appliqué. Dernièrement, une « prime de la langue anglaise » aurait dû être accordée aux employés, mais finalement elle a été retirée. « Ça a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase », explique notre interlocuteur, qui appelle le ministère du Transport à se pencher sur le dossier des contrôleurs du trafic aérien et à trouver une solution à leur problème. Une réunion a eu lieu hier entre des responsables de l'Oaca et des représentants du ministère, mais les résultats de la réunion n'ont pas été révélés.