Le Programme environnement énergie se charge de l'assistance académique de 31 associations environnementales et du suivi d'une quinzaine d'entre elles. Bientôt un décret-loi sur le financement public destiné aux ONG L'unité d'appui au Programme environnement energie ( PEE), relevant du ministère du Développement et de la Coopération internationale, a organisé, hier à Tunis, une conférence de presse portant sur le démarrage prochain des ateliers régionaux pour le renforcement des capacités des associations environnementales en matière de réalisation de projets. L'idée étant de promouvoir davantage le PEE en axant sur la consolidation d'une composante basique du travail environnemental qu'est la vie associative. Une consolidation qui passe, inéluctablement, par la dynamisation des actions des ONG, une formation appropriée suivie d'une assistance et d'un appui financier favorables à leur évolution et au perfectionnement de leurs diverses interventions, notamment dans les régions. Ouvrant les travaux de cette rencontre, M. Sadok Amri, secrétaire d'Etat chargé de l'Environnement au sein du ministère de l'Equipement et de l'Environnement, a insisté d'emblée sur la fondamentale synergie entre les institutions officielles et la société civile engagées dans la cause environnementale. Une synergie qui puise son importance dans le rôle que joue la société civile pour résoudre les problèmes environnementaux. La Tunisie post-révolutionnaire compte pas moins de 450 associations environnementales mues par une volonté confirmée de changer les choses pour le mieux, mais dont les actions se limitent, pour la plupart d'entre elles, au seul domaine de la sensibilisation. Pourtant, l'on aspire à une société civile à vocation environnementale plus performante, surtout dans un contexte dominé par la pollution industrielle et environnementale d'une manière générale. M. Amri a rappelé que le rôle des ONG consiste en l'interpellation des parties concernées par les problèmes existants, la sensibilisation du public aux enjeux environnementaux, et l'information sur les projets pilotes, existants ou envisagés. D'autant plus qu'elles contribuent à la mise en place et à la réalisation de programmes environnementaux et de développement durable. Le secrétaire d'Etat souligne aussi l'indispensable financement des projets de la société civile. Il a annoncé, à cet effet, la mise en place d'un décret-loi impliquant les parties officielles dans le financement des ONG. Il est également à indiquer que, cette année, 51 ONG ont bénéficié d'un appui financier de la part du ministère, contre 29 ONG en 2012. D'où, dit-il, l'intérêt croissant accordé à la société civile. S'agissant du PEE, M. Amri a rappelé la principale mission de ce programme financé par l'Union européenne, à savoir le renforcement de la communication environnementale. Cette mission est accessible grâce à l'encadrement, à la formation, au financement et au suivi des ONG. Aussi, le PEE a-t-il lancé un appel à manifestation d'intérêt auprès des 450 associations environnementales existantes, à laquelle seulement 138 ont répondu. Cette démarche a permis de repérer quelque 55 projets innovants. Suite à l'évaluation des projets présentés, 31 ONGs ont été retenues. Elles bénéficieront d'une formation académique visant à perfectionner leurs actions d'intervention. Par ailleurs, une quinzaine d'entre-elles bénéficieront d'un suivi à même de les aider à finaliser leurs projets. Les sessions de formation démarreront le 6 novembre. Chaque région sera représentée par 3 ou 4 associations. Prenant la parole à son tour, M. Mounir Romdhani, responsable du PEE, a rappelé que ledit programme a été financé par l'Union européenne. Ce qui représente une enveloppe de 33 millions d'euros, dont 16 millions d'euros sont consacrés au secteur de l'énergie et 2,5 millions d'euros au renforcement des capacités des institutions environnementales, dont l'Apal et l'Anpe. En effet, grâce au PEE, l'Anpe a réussi à acquérir plusieurs laboratoires mobiles, nécessaires aux actions menées dans les régions. Quant à l'Apal, elle a acquis deux bouées, implantées l'une dans le golfe de Tunis et l'autre dans le golfe de Gabès. Dans son intervention, M. Eric Laitot, expert belge, a souligné l'importance de l'action associative dans l'ancrage des écogestes, fondamentaux dans le développement durable. Pour lui, aider les ONG à exceller dans leur domaine ne saurait se faire sans la préservation du capital associatif, la promotion de son parcours évolutif et l'exploitation positive des ses points de force et de ses réalisations.