La révision du schéma de développement et la mise en place de réformes profondes sont les principales mesures pour dynamiser l'investissement La faiblesse des liquidités des banques, le durcissement des conditions d'accès aux crédits, le recours systématique à l'intervention de la Banque Centrale et la réduction des flux sur les marchés sont autant d'éléments caractéristiques des difficultés du secteur financier de plusieurs pays émergents. La révision du schéma de développement et l'accélération de la mise en place de réformes profondes (fiscales, de l'administration,...), sont les principales mesures à mener pour dynamiser l'investissement. Or, ces mesures ne peuvent être mises en œuvre sans l'encouragement, l'accompagnement, la mobilisation et l'implication des opérateurs financiers. Plusieurs pays sont en quête de redynamiser leur tissu économique par une révision et une sophistication des modes de financement des entreprises. C'est dans ce contexte que l'Institut Arabe des chefs d'entreprises organise la vingt-huitième session des Journées de l'entreprise, les 6 et 7 décembre 2013 sur le thème : L'entreprise et le financement : nouvelles approches Les chefs d'entreprise, ainsi que les investisseurs n'ont cessé de pointer du doigt la difficulté d'accès au financement comme une entrave majeure à leurs projets de développement. Banquiers et chefs d'entreprise se rejettent souvent la responsabilité d'une situation qui nécessite pourtant une vision commune et une stratégie croisée des deux parties. Surmonter les obstacles au financement et améliorer l'accès et la qualité des services financiers destinés aux chefs d'entreprise et aux investisseurs, requièrent la conjugaison des efforts des différentes parties dans un souci d'amélioration des mécanismes existants, voire la mise en place de nouvelles politiques et de stratégies ciblées. Tous ces éléments seront débattus lors du premier panel des Journées de l'entreprise portant sur «Les obstacles au financement : visions croisées et expériences partagées». Le Talk-show, une première des journées, portera son attention sur «Le système financier en période de transition : quel concours pour l'économie ?», et s'intéressera aux difficultés que connaissent les entreprises en matière de financement des opérations courantes, qui freinent l'entreprise dans leur essor, dans un contexte commercial déjà difficile. Les difficultés d'accès au financement restent un problème commun à toutes les entreprises, les disparités selon la taille, les secteurs d'activité et les régions peuvent cependant amplifier les problèmes. L'émergence de nouveaux modes de financement est donc nécessaire pour espérer traiter ces disparités et favoriser un développement équilibré. La deuxième séance des Journées de l'entreprise se focalisera sur «Les financements alternatifs». Quatre tables rondes sont prévues pour couvrir les différents outils de financement. La première portera sur «Le private Equity et la mezzanine finance» où seront discutés les obstacles qui se dressent devant ce mode alternatif de financement et les réponses qu'il peut apporter dans le contexte tunisien, tant sur la question de la consolidation des fonds propres que de l'attraction d'investissements en portefeuille. La micro-finance fera l'objet de la deuxième table ronde où seront évoqués les problèmes liés à la typologie de l'activité et aux modes de gouvernance. En effet, suite à la promulgation d'un cadre législatif pour la micro-finance, plusieurs opérateurs privés ou de la société civile se sont lancés dans ce secteur. L'objectif de ces opérateurs reste flou, entre responsabilité sociale et rentabilité. Plusieurs questions se posent sur le mode de gouvernance et de supervision pour ce nouveau marché, ou encore la complémentarité entre les différents acteurs et le secteur bancaire La troisième table ronde portera sur «La restructuration financière et le financement par le marché». Plusieurs entreprises tunisiennes ont besoin d'engager une restructuration financière faisant appel à l'ingénierie et ouvrant accès au marché des actions ou des obligations, et réclament un éclairage précis sur les moyens à leurs dispositions pour les accompagner dans l'accès à ces marchés. La quatrième table ronde portera sur «Le financement des Early Stage : Business Angels et Crowfunding». Bien que ces modes de financement aient montré des résultats mitigés, ils restent parmi les moyens les plus adaptés pour le financement et l'accompagnement des projets innovants, qui ont besoin d'un soutien spécifique durant les phases de valorisation de la recherche et de l'innovation. La troisième séance des journées de l'entreprise sera dédiée, le samedi 7 décembre, aux nouvelles sources de financement public et privé. Ces sources seront appelées à cohabiter avec les modes classiques de financement qu'ils soient conventionnels ou non. Ainsi le deuxième panel sera consacré au «Financement islamique: ingénierie et apports». La raison d'être d'un système financier islamique, à l'instar d'un système financier «classique», est la mobilisation de ressources financières et leur allocation aux projets d'investissement. Toutefois, même si les objectifs convergent, les principes du système financier islamique restent fondamentalement différents de l'esprit de la finance «conventionnelle». Cela pose un certain nombre de questions sur la cohabitation de ces deux instruments et leur complémentarité. Le troisième panel «Pour de Nouvelles Conditions de Financement» abordera les problèmes liés aux conditions de financement, à savoir les coûts, les marges administrées par les financiers, les limitations en terme de garanties exigées. Le faible développement des sociétés de crédits et des sociétés financières, tels que les «Crédit bureau», conjugué à une quasi absence des services non financiers ne peut qu'affaiblir les services financiers offerts aux entreprises et contribuer ainsi au ralentissement de leur croissance.