La place de coleader occupée par le SG va-t-elle l'amener à revoir ses ambitions à la hausse ? Grande révélation de cette première partie de la compétition, la «Stayda» s'installe piano piano comme une réalité incontournable capable d'écraser le ST au Zouiten même (4-0) ou encore d'infliger au CA sa première défaite de la saison (1-0). Lorsqu'il s'agit d'analyser cette fulgurante percée, les observateurs insistent de plus en plus sur le travail colossal abattu en plein mois de Ramadan par un climat caniculaire lors de la phase précompétitive. C'est là où s'était construit ce SG new-look : dans les nombreux stages bloqués, dans le nombre-record de matches-tests conclus sans la moindre défaite... «Alors que les autres prenaient leur chicha à l'ombre d'un café cossu, compare l'entraîneur Chihab Ellili, nous avions déjà entamé le travail au centre de Aïn Draham. Maintenant, pour une fois, je ne suis plus si sûr que cela chapitre objectif. Nous allons plutôt insister sur la motivation intrinsèque. Rassurez-vous : on va croquer à pleines dents dans ce doux bonheur en essayant de faire durer le cycle, le plaisir. Tout en essayant de répondre à la problématique suivante : comment va réagir le groupe face à cette situation inédite d'autant qu'elle comprend de nouvelles contraintes?», relève le technicien gabésien. La première de ces contraintes consiste en une profondeur de banc qui n'a rien à voir avec celle des grosses cylindrées : «Le SG n'a pas les moyens de payer par exemple deux latéraux droits un même gros salaire, observe-t-il. Cela est possible à l'Espérance, au Club Africain... mais pas chez nous. J'ai été obligé d'aligner l'arrière central Akram Ben Sassi alors qu'il ne s'était entraîné que trois séances en trois semaines. Malgré tout, j'ai pris ce risque-là. Hamza Baccouche est suspendu depuis notre sortie contre la JSK. Chedly Gherab a été expulsé dimanche. Notre gardien Jassem Khalloufi a été touché au mollet, lundi (hier), l'IRM déterminera la durée du repos qu'il va observer. A ce poste précis, j'ai pourtant la chance de posséder deux portiers d'une même valeur, Khalloufi et Sami Helal. Je préfère bien entendu avoir les problèmes des riches, le fameux embarras du choix plutôt que l'inverse, la pénurie». Des absences face au CSS Tournant avec 14 ou 15 joueurs, l'effectif blanc et vert risque de mesurer toute la difficulté de la nouvelle donne : «La réponse aux défaillances individuelles ne peut être que collective, souligne Ellili. Autre réponse attendue : comment allons-nous gérer cette situation d'euphorie accentuée par le succès face au CA ? Le groupe se trouve sur un nuage, l'entourage ajoute toute cette folle griserie. Il faut faire très attention», prévient l'ex-sélectionneur U 20, qui s'attend à un nouveau genre de difficultés, vendredi prochain à El Menzah devant le Club Sportif Sfaxien : «Chaque sortie propose des situations de jeu spécifiques, analyse l'enfant des Iles Kerkennah. La plus grosse difficulté consistait avant-hier à maintenir la concentration sur la durée des 90 minutes de jeu. Plus généralement, il nous fallait durer dans la concentration. Nous étions habitués à faire un gros match suivi de deux autres en dents de scie, sinon médiocres où le navire coulait carrément. Nous essayons de rester le plus longtemps vigoureux et équilibrés». S'il convient que Saâd Beguir, Aliou Cissé et Chedly Gherab sont à suivre de très près comme de solides révélations de la saison, Chihab Ellili n'en met pas moins en relief le rôle vital des porteurs d'eau : «La charnière centrale Ben Sassi-Hammami, les pivots Ahmed Mida et Zinelaâbidine Souissi, Mohamed Ali Slama auteur de trois buts, Baker..., tout ce beau monde participe à cette transformation. Au même titre que les révélations». Un autre test grandeur nature attend vendredi en match avancé de la 5e journée un effectif plus ambitieux que jamais : rien moins que le champion sortant. Le SG a une faim d'ogre.