C'est le moment de tout revoir au vu des résultats à moyen terme Les grandes sélections s'adossent toujours aux grands bureaux fédéraux et aux grands joueurs. L'équipe première est la vitrine de tout le football. Si elle va bien, le football l'est aussi, et vice versa. Ce n'est pas toujours vrai. Vous pouvez avoir un faible championnat, des clubs à la dérive, et une sélection brillante. Les sélections africaines en sont la preuve. Pour notre contexte à nous, la sélection à été souvent l'image réelle de la FTF, de son président, de son staff et de ses joueurs. On a toujours dit que quand notre sélection va bien, notre football et nos joueurs le sont aussi. Ce n'est pas vrai. Quand nous avons remporté la CAN 2004, notre championnat était-il le meilleur? Nos joueurs jouaient-ils dans les plus grands clubs? Et même quand la sélection était au plus bas niveau (de 1990 à 1994 il n'empêchait pas le CA et l'EST de dominer l'Afrique. Faire l'état des lieux de tout le football, seulement à partir des résultats de la première sélection, est naïf. Notre sélection s'est effondrée à Yaoundé et a confirmé la faillite de ses joueurs en premier lieu. Mais cela veut dire que tout le système du football est en faillite. Krol, en technicien averti, pouvait, lui et ses joueurs, aller au Mondial. Ça ne pouvait être qu'un palliatif de plus. Regardons notre réalité en face : notre sélection a raté le Mondial parce que ses joueurs sont limités, parce que son entraîneur a mal conçu son plan de jeu, parce que l'équipe n'a pas saisi sa chance à l'aller. Mais les problèmes du football sont plus complexes. Chantiers Les défaillances sont claires et nettes là où vous allez. L'élimination au Mondial, consommée sur le terrain depuis le match du Cap-Vert, reflète le chaos de notre football : mauvaise qualité de joueurs et un mental fragile qui les empêchent de tenir une carrière respectable, clubs à genoux qui n'ont pas de quoi vivre une semaine, salaires injustifiés et gonflés, entraîneurs sous énorme pression de leur entourage, infrastructure défaillante, sections des jeunes mal gérées avec des enfants «gâtés» qui jouent grâce au chéquier de leurs parents, arbitres frileux et menacés dans leur intégrité physique, mauvaise planification du calendrier, DTN passive devant ce qui se passe dans les catégories des jeunes, présidents de clubs opportunistes et qui se cachent derrière les clubs pour exercer leur snobisme, médias amateurs dans la grande majorité et qui évitent d'ouvrir les grands dossiers, une race de formateurs de qualité en voie de disparition, etc. Ce sont ces chantiers-là qui méritent d'être ouverts et gérés. Pour cela, il faut de grands dirigeants, des plans intelligents et une autorité placée.