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Briser les carcans
CA
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 03 - 2012

Le Club Africain inquiète ses nombreux supporters. L'appréhension se fait plus vive car la gouvernance vire au blocage et la lassitude gagne les rangs. Le CA reste prisonnier de ses contradictions.
La grande erreur de nombreux dirigeants et supporters fut de croire que le titre 2008 a été obtenu sur la base d'une stratégie de travail et d'une valeur collective sûre. Pour les Clubistes clairvoyants, beaucoup moins nombreux, ce titre mit fin à une longue disette, sans plus. Ils ne crurent pas au déclenchement d'une nouvelle phase historique. Ils n'avaient pas tort et les événements confirment cette opinion.
Il est admis que le CA a mal géré son évolution récente. Le paradoxe est total : comparé aux autres clubs, il est le seul club qui a réduit son budget, malgré un volume d'activités en baisse! Avec cette précision importante : son budget réservé aux recrutements est désormais le plus faible parmi les quatre grands clubs. Contradiction saisissante : le recours systématique aux recrutements, souvent à fonds perdus, toujours au détriment des enfants du cru, a éclipsé la formation, marque de fabrique du club.
D'autre part, la «grande famille» clubiste a cédé aux divisions. Le «comité des sages», de moins en moins capable d'agir comme une force de mobilisation et de stabilisation, a complètement implosé ces dernières années. Ensuite, le décalage entre le public et les dirigeants a atteint un seuil de rupture tel que des décisions sont souvent prises pour calmer «la rue», non pas dans l'intérêt du club.
Il est certain aussi que, par rapport aux autres grands clubs, le CA a le plus souffert de la mutation du paysage sportif, désormais soumis à l'obligation de résultat et surtout à la logique du marché. Certes, tous les clubs sont logés à la même enseigne, mais le CA a manqué de réaction, d'anticipation, bref d'un projet propre pour s'adapter, affronter la nouvelle conjoncture et monter un palier. Ce n'est seulement pas une crise de résultats qui surgit d'une année à l'autre, mais essentiellement un déficit de stratégie.
Victime d'un conservatisme absurde
Le club a cessé de s'appuyer sur des hommes de projet. Le comité —depuis l'époque Lasram— ayant conçu une approche cohérente est celui animé par Férid Abbès (1989-1991 et 2000-2002). Sa courte gestion a été récompensée en football par un titre de champion en 1990, une coupe d'Afrique des clubs champions en 1991 (premier sacre majeur pour un club tunisien) et un doublé en 1992. Durant ses mandats, le club remporte aussi la coupe de Tunisie de basket-ball, le championnat de Tunisie de handball à trois reprises, la coupe de Tunisie de handball, la coupe de Tunisie de handball féminin, la coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe de handball masculin, le championnat de Tunisie de volley-ball masculin à deux reprises, le championnat de Tunisie de volley-ball féminin à deux reprises, la coupe de Tunisie de volley-ball féminin à deux reprises et la coupe d'Afrique des clubs champions de volley-ball masculin. Pourtant, il a été «descendu» (via des joueurs et autres hommes de main) par des envieux qui craignaient de se retrouver... sur la touche. Avant d'être carrément barré en 2011, lorsqu'il se représente face à Jamel Atrous à l'élection de la présidence. Victime d'un conservatisme absurde, le CA peine à s'affranchir d'une dépendance qui le tire vers l'arrière.
Colmater les brèches avec du «palliatif»
Après la fin d'une disette longue de douze ans, on croyait enfin arrivé le moment propice pour rattraper le «retard historique» en instaurant un plan à moyen et long termes. Or, le club continue de commettre les mêmes erreurs : toujours un budget maigrichon, un déficit lourd, en raison principalement d'une masse salariale imposante... des recrutements sans véritable plus-value technique et marchande. Dans l'impossibilité de s'aligner avec les trois autres grands clubs, les dirigeants sont dans l'obligation d'improviser, surtout pour s'acquitter de leurs engagements, notamment avec les joueurs.
Jamel Latrous peut-il assurer le passage vers un nouveau palier? Pour celui qui a couru derrière la présidence, il fallait disposer au préalable d'un programme, identifier des objectifs, s'entourer d'une équipe dirigeante cohérente et s'assurer un matelas financier confortable. Le problème c'est que Latrous a fait trop de promesses. Il a promis d'injecter de l'argent, laissant entendre qu'il pouvait «se passer» de Boussbii, mais il s'en est finalement remis à ce bailleur de fonds quand ça a coincé. Il a promis de construire une équipe capable de viser les deux titres national et continental mais les départs de joueurs-cadres sont mal compensés. Il a promis la rénovation du Parc pour un budget de 2 milliards (pour un démarrage des travaux en juillet 2011!). Il n'a fait que colmater les brèches en optant pour le «palliatif». La gestion tatillonne des contrats des joueurs (plusieurs joueurs sortis libres sans aucun sou au club en retour), les clashs avec surtout plusieurs cadres de l'équipe sénior, faute de canaux de communication (entre autres Wissem Ben Yahia et tout récemment Dhaouadi) ont fini par installer le malaise parmi les joueurs qui, faute de communication franche, ont perdu confiance. Alexis en est un exemple, lui qui a tenu à partir malgré l'insistance de Ben Chikha. La lassitude est aggravée par la «marginalisation» des enfants du club et les changements récurrents d'entraîneurs (6 entraîneurs depuis 2010).
Ben Chikha : mauvais timing
L'arrivée de Ben Chikha en décembre dernier interpelle à plusieurs titres. Le CA actuel n'est pas l'équipe version 2008 et son solide noyau de joueurs compétitifs. Ce que les Clubistes doivent comprendre, c'est que le contexte favorable de 2008 ne peut se répéter. Croire que cet entraîneur va refaire des miracles et illusions. Il a encore tenté de renvoyer l'image d'un entraîneur déterminé et confiant, pour rassurer «Echaâb», comme à son arrivée en 2007. Il improvise, parle de patience, de capital confiance à construire, mais contourne ce principe en montrant, déjà, la fragilité de sa position. Il commence par attraper la crise de nerfs et parle de manœuvres destinées à le déstabiliser. F. Benzarti, son prédécesseur, a lui aussi joué sur le registre de la confiance et de la patience, disant qu'il pouvait construire une nouvelle équipe. Résultat : les dirigeants n'ont pas suivi et on a vu seulement 15 joueurs pendant la coupe de la CAF!
Le risque qui guette le Club Africain est moins que dans la somme des mauvais résultats, dans l'incapacité de saisir ce qui est le plus utile au club: c'est-à-dire se fonder une conception du foot, former ou recruter des joueurs pour la perpétuer dans la durée et, autant que possible, dans la performance.
Liewig : bien là
où il est...
Ce qu'il faut éclaircir aujourd'hui, c'est ce quiproquo qui s'est installé à propos de la séparation entre les prérogatives de Ben Chikha et Liewig. Pour ce dernier, en tout cas, les choses sont claires : il est bien là où il est et c'est probablement l'investissement le plus solide au Club Africain.


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