Voilà plus de deux semaines que le Dialogue national a été suspendu en raison des divergences autour du nom du prochain chef du gouvernement. Entre une Troïka qui privilégie la candidature de Ahmed Mestiri et l'opposition menée par le Front du salut national qui a soutenu les candidatures de Mohamed Ennaceur et Mustapha Kamel Nabli, le Dialogue a fini par être renvoyé aux calendes grecques. Devant ce blocage, certaines voix ont même évoqué de nouveaux noms à l'instar de Iyadh Ben Achour, Mohamed Salah Ben Aïssa et Kamel Jendoubi. Par ailleurs, le Front populaire a remis sur la table le nom de l'ancien bâtonnier Chawki Tabib. Sauf que ces propositions sont demeurées lettre morte. Devant un tel spasme politicien, une question s'impose pour diriger un gouvernement composé de technocrates : a-t-on vraiment besoin d'un chef de gouvernement «has-been » qui a roulé sa bosse dans l'ancien establishment de la politique tunisienne ? Parmi les critères exigés par le Quartet, le prochain chef du gouvernement doit être un candidat indépendant et apolitique. Alors pourquoi ne pas opter pour une personnalité avec un CV attractif, une compétence de standing international et qui a donné ses preuves ? La Tunisie a toujours enfanté des technocrates dont la compétence et la qualification sont unanimement reconnues. Il suffit d'effectuer une petite recherche sur Google et des CV assez impressionnants crèveront l'écran. On peut citer quatre noms. Le premier n'est autre que Tawfik Jelassi (55 ans), doyen et président du directoire de la School of International Management à l'Ecole nationale des ponts et chaussées (Paris) et président du Conseil d'administration d'un géant de la téléphonie en Tunisie. Il y a aussi Mohamed Faouzi Aloulou (49 ans), diplômé de la prestigieuse université californienne UC Berkeley et titulaire d'un master de Harvard. Il est conseiller auprès du ministre de l'Energie des Etats-Unis d'Amérique et il avait été déjà conseiller du Premier ministre de Malaisie Mahathir Ibn Mohamed. La troisième personnalité est Radhi Meddeb (59 ans), ingénieur, diplômé de l'Ecole polytechnique de Paris (1975) et de l'Ecole nationale supérieure des mines de Paris (1977). Il est actuellement président du Conseil d'administration de l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed) Paris, depuis juillet 2010) dont l'objectif est de rapprocher par l'économie les deux rives de la Méditerranée. Il est aussi membre du Conseil consultatif de la Banque mondiale pour la région Mena (depuis mars 2012) et membre du Comité d'orientation stratégique de MedESS, réseau de l'économie sociale et solidaire en Méditerranée. Enfin, il y a le CV de Hakim Ben Hammouda, un économiste tunisien âgé de 52 ans et conseiller spécial du président de la Banque africaine de développement depuis 2011. Outre ces technocrates, le casting pourrait prendre en considération les diplômés de l'Ecole nationale d'administration de Tunis (ENA). Ce prestigieux établissement, fondé en 1949, peut proposer au Quartet le curriculum vitae de quelques-uns de ses meilleurs éléments. Face à de telles alternatives, le Dialogue national aura l'embarras du choix.