«Nous soutenons des candidats indépendants qui ne seront pas ceux d'Ennahdha», martèle Noureddine Ben Ticha Des informations discordantes relayées par un certain nombre de médias faisaient état hier matin du désistement de Ahmed Mestiri pour le poste de chef du gouvernement. Pourtant, Mohamed El Hamdi, secrétaire général de l'Alliance démocratique, affirme que ces informations « manquent de véracité ». Selon lui, le chef historique du Mouvement des démocrates socialistes (MDS) et plusieurs fois ministre sous Bourguiba a réaffirmé au Quartet sa disposition à prendre la tête du gouvernement, au cas où son nom serait retenu. Zouhair Hamdi, représentant du Courant populaire, a, pour sa part, émis des réserves quant à la capacité de celui-ci à assurer «physiquement» une charge aussi lourde que celle de chef de gouvernement. «En cette période difficile, ce poste nécessite de la vitalité», a-t-il expliqué aux journalistes. Le parti Al Jomhouri, lui, semble défendre la candidature d'un Ahmed Mestiri qui «se porte bien». De son côté, Foued Thameur, représentant du Front national tunisien, estime qu'au final la partie se jouera entre Mustapha Kamel Nabli, ex-gouverneur de la Banque Centrale, et Mohamed Ennaceur, ancien ministre des Affaires sociales. A sa sortie de la salle de réunion, Fathi Ayadi, président du Conseil de la Choura, martèle : «Ce Dialogue national ne pourra jamais déboucher sur un retour du RCD». Sans pour autant avancer de noms, il considère que dans la liste des quatre, certains ont travaillé avec le régime déchu. Noureddine Ben Ticha, représentant du parti Nida Tounès, rétorque qu'aucun des quatre personnalités retenues ne peut être accusé d'avoir collaboré avec l'ancien régime. «Nous soutenons des candidats indépendants qui ne seront pas ceux d'Ennahdha», confie-t-il. L'Alliance démocratique a, pour sa part, remis sur la table des négociations la proposition de création d'un comité de soutien politique au prochain gouvernement. « C'est une idée que nous avons défendue avant le démarrage du Dialogue national et que nous continuons à défendre. Nous proposons que les représentants du Dialogue national deviennent membres du comité de soutien », dévoile Mohamed El Hamdi. D'autre part, les négociations ont porté hier sur le processus constituant, la manière d'amender le règlement intérieur ainsi que la loi sur l'organisation provisoire des pouvoirs publics. Principale divergence : le vote sur le texte de la Constitution se fera-t-il chapitre par chapitre ou bien article par article ? «La question divise énormément », lance Sahbi Atig, président du groupe d'Ennahdha à l'ANC, en quittant le ministère des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle. «Nous devons faire en sorte que le calendrier soit respecté. L'Alliance démocratique défend le vote chapitre par chapitre, mais nous comprenons la position de ceux qui disent ne pas souhaiter une Constitution votée à la hâte», résume Mohamed El Hamdi.