La baisse du nombre de touristes et des manifestations culturelles n'a pas permis aux chameliers de redynamiser leurs affaires Les randonnées à dos de dromadaires dans le Sud tunisien font partie du tourisme saharien dans la délégation de Douz (gouvernorat de Kébili), mais les chameliers, professionels du domaine, ne trouvent plus cependant leur compte dans l'exercice d'un métier en crise. Malgré la maîtrise des spécificités du désert tunisien, les chameliers, qui espéraient prétendre à un bel avenir à travers la mise en valeur des traditions, sont confrontés à une rude concurrence imposée par l'usage de la mécanique. Des propriétaires de stations et des guides touristiques ont, en effet, investi le secteur du tourisme saharien et proposent des balades en quad et autres véhicules tout-terrain. Le secrétaire général de «l'Association des dromadaires touristiques» de Douz, Zouheïr Ben Neji, a indiqué au correspondant de l'agence TAP que le chamelier connu sur le nom de «jammala» est devenu un métier précaire. La cherté du fourrage et l'absence d'un revenu fixe incitent les chameliers à vendre leurs animaux face à l'incapacité de subvenir à leurs besoins. Malgré les efforts des autorités régionales pour soutenir le secteur des chameliers à travers plusieurs mesures, à l'instar de la création de stations de dromadaires, la mise en place de cartes professionnelles, la sécurisation des voyages dans le désert, le secteur s'est marginalisé. En effet, les différentes mesures prises par les autorités ont facilité l'appropriation du secteur par les propriétaires des stations de dromadaires, ainsi que par les guides touristiques. Les propriétaires des stations choisissent de travailler avec un nombre limité de chameliers, tandis que les guides touristiques imposent les tarifs, selon le secrétaire général de l'association. La baisse du nombre de touristes et des manifestations culturelles, dont les festivals, n'a pas permis aux chameliers de redynamiser leurs affaires. Le nombre de voyages hebdomadaires a diminué de moitié, soit 6 voyages au lieu de 12. Pour Zouheïr Ben Neji, la situation des chameliers reste précaire face à l'absence d'un cadre juridique clair qui les protège et valorise leur métier qui fait partie du patrimoine national.