Il existe à Douz environ 22 agences de voyage qui travaillent étroitement avec leurs homologues étrangères, notamment françaises, italiennes et canadiennes. Leur rôle est particulier à plus d'un titre car concentré sur un seul produit : le Sahara. Là, selon le désir des uns et des autres, sont organisés des randonnées ou carrément des séjours allant d'une jusqu'à vingt-et-une nuits. Dans tous les cas de figure, le touriste arrive à Tozeur ou à Djerba, passe sa première nuit dans un hôtel, est transporté le lendemain à bord d'un 4 X 4, profite de sa randonnée ou de son séjour au cur du Sahara, et est raccompagné à son hôtel la veille de son départ. Généralement, la période du tourisme saharien s'étale de fin septembre à fin mai, même s'il arrive souvent qu'un séjour d'une seule nuit dans le Saharien ait lieu en plein août. On distingue divers circuits pour les randonnées à dos de chameau. Mais pour tous, la randonnée ne dure que deux heures pendant la matinée, et deux autres l'après-midi, avec une pause à midi. Selon que le touriste est une personne âgée ou plus ou moins jeune, la cadence du chameau est de 5 à 8 km/heure. Pour les randonnées de 3 à 6 jours, le circuit Douz/Douz suppose 18 km par jour. Mais il y a les grands circuits, comme Douz/El Borma qui peut aller jusqu'à 21 jours. Le circuit d'une seul jour veut dire une petite distance d'un simple aller/retour. Il va sans dire que les touristes (en groupes de deux, quatre, six ou douze) sont accompagnés de guides du Sahara. Ceux-ci connaissent le Sahara parfois un peu mieux que leurs poches, et savent, ce qui mieux est, le présenter et en parler. Ils expliquent, par exemple, pourquoi est-ce qu'à J'bir les dunes sont énormes et le sable, plutôt rouge, alors qu'à la Porte du Sahara (autre appellation de Douz) ce sont de petites dunes au sable blanc. De façon générale, les Italiens et les Scandinaves ne passent qu'une seule nuit au Sahara, deux au mieux ; les Français, eux, réclament parfois jusqu'à 21 jours de suite. Pour ceux-ci comme pour ceux-là, l'agence de voyage assure tentes, matelas, couvertures, matériel de cuisine, la nourriture et le transport de l'arrivée et du départ vers l'hôtel. Le Sahara de Douz, âme du tourisme saharien, fournit du travail à trois types de prestataires : l'agence de voyage, évidemment, puis le guide, et enfin le chamelier. Injustice du sort, c'est précisément le chamelier qui est le moins payé alors que son chameau est censé être un élément essentiel et doit être facturé'' lui aussi (au profit de son maître, bien sûr). Ils sont environ 1.500 têtes de chameaux à Douz et dont la tâche, en pleine saison, est de sillonner de long en large le Sahara. Mais il n'y a pas que les agences de voyage étrangères sur lesquelles comptent les agences de Douz. Les hôtels de toute la Tunisie proposent souvent des excursions à leurs clients et principalement au Sahara. Cette opération, comme nous l'a expliqué M. Adel Bouzid, directeur général de l'Hôtel Touareg, est autrement fructueuse et pour tout le monde. Explication : la semaine du touriste dans un hôtel 3 Etoiles est facturée à partir de 149 euros (y compris le charter), alors que l'excursion d'une nuit au sud l'est à 150 dinars. Le patron d'une agence de voyage, visiblement très optimiste malgré la crise mondiale, soutient que depuis le début de ce mois d'avril, la reprise est plutôt bonne et promet même beaucoup. Côté tunisien, il nous montre volontiers son registre des réservations pour signaler que 120 Tunisiens sont attendus pour une importante excursion prévue en octobre prochain. Le tourisme saharien, de l'intérieur comme de l'extérieur, commence à s'imposer au même titre que le balnéaire.