L'Etat compte prendre en charge, à partir de l'année prochaine, le remboursement de la dette des agriculteurs pour leur permettre d'entamer les nouvelles campagnes agricoles avec le souci d'améliorer la qualité et la quantité des produits L'endettement des agriculteurs constitue un vrai problème qui se pose chaque année. Les aléas climatiques ont toujours porté un coup dur à nos agriculteurs qui sont obligés de supporter les pertes causées par un manque pluviométrique ou des inondations. Pour commencer la nouvelle campagne agricole, ils ont besoin d'un financement que seules les banques peuvent fournir. Or, le non-remboursement des anciens crédits n'encourage pas ces bailleurs de fonds à fournir de nouveaux crédits. La Banque Nationale Agricole, principal partenaire financier des agriculteurs, doit souvent traiter des dossiers délicats. Le financement doit donc continuer à être fourni sans pour autant mettre en danger les équilibres des institutions financières. Les agriculteurs, dans leur majorité, remboursent les crédits dans les délais quand les résultats de la campagne agricole sont positifs. Dans le cas contraire, les problèmes de remboursement surgissent et un appel est lancé aux autorités compétentes pour le rééchelonnement des crédits. Certains vont jusqu'à proposer de les effacer. Une gestion optimale des terres agricoles L'Etat compte alléger le fardeau des agriculteurs et les pêcheurs dès l'année prochaine, et ce, en exonérant les agriculteurs du remboursement des dettes. Il s'agit, en effet, d'abandonner le montant du principal des crédits agricoles obtenus jusqu'à la fin de décembre 2012 et dont la valeur ne dépasse pas les 5 mille dinars pour chaque agriculteur ou pêcheur en plus des intérêts de retard et des intérêts ordinaires dans une limite de 80 millions de dinars. C'est l'Etat qui va prendre en charge le remboursement du principal de la dette abandonnée en faveur des agriculteurs et pêcheurs dont le principal du montant des prêts est de moins de 5 mille dinars obtenus jusqu'à décembre 2012. Le remboursement du crédit se fera sur une période de 20 ans sans intérêt conformément à une convention à signer entre le ministère des Finances et la banque concernée dans une limite de 40 millions de dinars. L'Etat vise à travers ces dispositions à alléger le fardeau des producteurs dans le secteur, mais aussi de donner l'occasion aux banques pour déduire les intérêts contractuels effacés liés aux crédits octroyés jusqu'à la fin du mois de décembre et dont la valeur ne dépasse pas les 5 mille dinars. Cette déduction se fera sur une période maximale de trois ans à partir de l'année d'application de l'abandon de la dette — qui va s'étendre sur les années 2014 et 2015 — pour effacer tous les intérêts qui concernent les crédits en question. Cette opération ne devrait pas avoir des conséquences sur le résultat fiscal de la banque, soucieuse de préserver ses équilibres financiers. Dans ce même contexte, il est prévu de poursuivre le traitement de la dette du secteur agricole dont la valeur du principal dépasse les 10 mille dinars, et ce, jusqu'au 31 décembre 2015 au lieu du 31 décembre 2013. L'abandon des dettes se fera sur la base d'une demande présentée par l'agriculteur ou le pêcheur concerné, laquelle demande sera étudiée par des commissions régionales multipartites. Cette opération d'exonération des agriculteurs et des pêcheurs de leur dette est fort bénéfique dans la mesure où elle permettra à ces derniers d'assainir leur situation financière et de partir du bon pied pour financer les nouvelles campagnes agricoles et s'occuper de l'amélioration de la productivité et de la qualité. Une gestion optimale des terres agricoles est toutefois fortement recommandée par les spécialistes dans ce secteur qui a connu un progrès important avec l'introduction de nouveaux équipements et matériel de travail. Les agriculteurs — dont certains travaillent encore de façon archaïque, notamment parmi les petits et moyens producteurs — sont appelés à s'adapter aux nouvelles technologies en recrutant des spécialistes dans le domaine. Une gestion rationnelle du périmètre agricole permet non seulement d'améliorer la qualité et la quantité, mais aussi de programmer la production en fonction de la demande tout en protégeant les plantations contre les aléas climatiques grâce à un choix pertinent des semences et des plants sélectionnés et l'introduction d'un système d'irrigation performant.