La Tunisie a accueilli des responsables africains pour assurer une mise à niveau en matière d'intégration agricole Les problèmes qui se posent à l'agriculture dans les pays de l'Afrique subsaharienne sont presque les mêmes et sont liés en grande partie au manque de la pluviométrie. Ainsi, les superficies plantées ne sont pas fertiles à cause de l'aridité. Malgré les efforts entrepris pour contourner la donne climatique et le matériel d'irrigation installé, les résultats demeurent maigres et la production n'arrive pas à satisfaire les besoins croissants de la population. En Afrique du Nord, les problèmes sont un peu différents mais la production est loin d'être suffisante. Des quantités de céréales et d'autres produits agricoles sont régulièrement importés pour renforcer l'offre dans les marchés et maîtriser les prix. Cependant, chaque pays africain a développé des techniques pour améliorer la productivité des superficies agricoles en utilisant des semences à haute rentabilité et résistantes aux aléas climatiques. La coopération avec les institutions étrangères a donné des résultats encourageants et l'Organisation mondiale de l'alimentation (FAO) et d'autres institutions ont joué un rôle de premier plan dans ce sens. Malheureusement, la coordination entre les centres de recherche africains est presque absente. Ainsi, il est impossible de partager les connaissances et le savoir afin d'en faire profiter les autres pays. Grâce aux sessions de formation à l'échelle africaine, cette lacune peut être comblée. La Tunisie est disposée, en tout cas, à participer activement à la mise à niveau des ressources humaines africaines pour moderniser leur agriculture en mettant ses locaux au service des stagiaires africains. Débats ou travaux de groupe D'ailleurs, une activité de formation d'envergure africaine entrant dans le cadre de la coopération Sud-Sud a eu lieu récemment à l'Institut national pédagogique et de formation continue agricole (INPFCA) de Sidi Thabet. A l'instar de certaines organisations d'intégration économique arabo-africaine comme l'OADA (Organisation arabe pour le développement agricole), le CEDEAO (Communauté économique des Etats d'Afrique occidentale) et la CEEAC (Communauté économique des Etats d'Afrique centrale), l'AFTAAC (Fonds arabe d'assistance technique aux pays africains) veut renforcer et diversifier son action en faveur des pays africains. Cette session de formation en matière de gestion des entreprises agricoles et management de projets, — du 18 novembre au 7 décembre 2013 à l'Institut national pédagogique et de formation continue agricole (INPFCA) — a regroupé une vingtaine de responsables et d'ingénieurs agronomes originaires de 8 pays francophones à savoir le Mali, le Niger, le Cameroun, le Congo, Djibouti, Guinée-Conakry, la Côte d'Ivoire et la Mauritanie. Les frais de formation sont couverts par la Ligue des Etats Arabes à travers l'AFTAAC. Ce cycle de formation comprend des séances de formation intensives de haut niveau dispensées par des formateurs de notre institut national et des vacataires spécialisés en gestion d'entreprises agricoles et en économie de projets avec, à chaque session, des débats ou des travaux de groupe. Les travaux de terrain et les visites à des entreprises agricoles sont enrichis par un échange d'informations et un partage d'expériences entre les participants. L'objectif global de ce cycle de formation « Gestion des entreprises agricoles» est de permettre aux participants d'acquérir une expérience et des connaissances en matière de management pour mieux optimiser les décisions de gestion et assurer un développement de ces unités de production. Des applications aux secteurs agricole et agroalimentaire (contenus techniques, méthodiques et professionnels) sont utilisées dans ce cycle pour les participants. Rappelons que la Tunisie est l'un des premiers pays du Sud à avoir développé une politique de coopération technique Sud-Sud. Elle est disposée à mettre son expérience au profit des pays africains dans le cadre de cet échange pour une meilleure intégration africaine de la production agricole. Certains pays africains ont opté pour une économie peu diversifiée se basant essentiellement sur l'agriculture. Au cas où la production serait faible, toute l'économie s'en ressent. Même l'industrie de la transformation n'est pas bien développée dans ces pays. Tous ces problèmes structurels devraient être résolus pour que l'agriculture soit un vrai catalyseur et une source d'impulsion de l'économie nationale. D'où l'importance du renforcement de la coopération entre les organisations régionales et sous-régionales dans ce continent pour favoriser l'intégration. Des sessions de formation — comme celle qui a eu lieu à l'INPFCA de Sidi Thabet — , pourront être organisées dans d'autres pays pour démarrer un processus de réflexion sur l'amélioration des politiques de développement des petites et moyennes entreprises dans le continent. En tout cas, l'objectif recherché par le Fonds arabe d'assistance technique aux pays africains à travers les différentes actions programmées est de fournir l'assistance technique aux pays du continent en ciblant des domaines liés au développement économique et scientifique. Il s'agit de mettre en œuvre des programmes d'assistance technique présentés par la Ligue des Etats Arabes et les autres organisations spécialisées. La coordination entre les Etats arabes et africains dans les domaines scientifiques et technologiques sera renforcée sans négliger la promotion des méthodes et des moyens de production.