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Intégration africaine… Le grand Maghreb, entité incontournable
Publié dans L'expert le 25 - 10 - 2010

«L'Afrique, Régionalisation, Mondialisation et état du Partenariat », tel était le thème débattu lors du dernier séminaire de la session d'octobre de l'Association des Etudes Internationales tenu, à l'Ecole Nationale d'Administration, le vendredi 22 octobre 2010.

L'inauguration des travaux a été faite par M. Abdelhafidh EL HARGUEM, Secrétaire d'Etat auprès du ministère des Affaires étrangères, chargé des Affaires maghrébines, arabes et africaines.
Lors de ce séminaire étaient intervenus S.E.M. Adrianus KOETSENRUIJTER , l'ambassadeur de l'Union Européenne et messieurs : Pierre-Noël DENIEUL, directeur de l' Institut de recherche sur le Maghreb contemporain IRMC-tunis, Olivier RAY, économiste-département Moyen-orient/Méditerrané-agence française de développement, Mustapha FITOURI, professeur en administration-Libye, Philippe HUGON, chercheur à l'IRIS et professeur émérite, René OTAYEK, directeur de CEAN-Sciences PO de Bordeaux et Youssouf Ahamat Tyera, Général à la retraite-expert en Géostratégique et Géopolitique - Conseiller pétrolier en Afrique-République du Tchad. Les deux séances du séminaire ont été présidées respectivement par M.Khalifa CHATER, président de l'AEI et M. Salem FOURATI, vice président de l'AEI.
Lors de son intervention pour inaugurer les travaux du séminaire, M. Abdelhafidh EL HARGUEM, Secrétaire d'Etat auprès du ministère des Affaires étrangères, chargé des Affaires maghrébines, arabes et africaines, a souligné l'importance du sujet «L'Afrique, Régionalisation, Mondialisation et état du Partenariat ». Il signalé l'intérêt accru que l'on porte actuellement à l'Afrique et la conscience de plus en plus accru quant à la place de l'Afrique dans le monde eu égard du potentiel à la fois économique et humain que qu'elle possède.
Au fil des années, a-t-il évoqué, nous avons noté cette conscience aigue quant à l'importance de la complémentarité et l'intégration qui constituent le meilleur moyen de faire face aux nouvelles réalités mondiales marquées notamment par une tendance vers la régionalisation. Le monde actuel est marqué par l'émergence de pôles régionaux. Il ya un intérêt accru pour l'action communautaire sur le continent et aussi un intérêt porté au partenariat qui constitue un moyen pour asseoir des bases d'une intégration régionale et pour favoriser un meilleur rapprochement entre les africains et le reste du monde. Les efforts déployés par les pays africains pour favoriser l'intégration africaine ont besoin d'un soutien institutionnel, de l'assistance technique et surtout d'un effort de financement, à cela intervenait le rôle des institutions financières internationales et les groupements régionaux. M. Abdelhafidh EL HARGUEM a souligné l'implication des pays riches dans le soutien aux pays africains. Ils doivent accroitre leurs aides pour les pays africains mais également la responsabilité du développement de l'Afrique incombe beaucoup aux pays africains qui doivent assumer et prendre en charge leur destin et la communauté internationale a un rôle décisif à la mise en place de stratégies pour le développement des pays africains et à les aider à faire face aux défis de la mondialisation.
La Tunisie, a-t-il ajouté, est résolument attaché à sa dimension africaine qui constitue un choix primordial et constant dans la politique étrangère de la Tunisie. Elle ne cesse de conforter son positionnement dans son environnement régional et à renforcer son adhésion aux affaires du continent.
Sur le plan maghrébin, l'appartenance à l'Union du Maghreb Arabe constitue un choix stratégique. Le grand Maghreb constitue le maillon de la chaine de l'intégration africaine intégrale. La Tunisie a œuvré à promouvoir l'action maghrébine commune.
Consciente, aussi, de l'importance de l'action africaine commune, la Tunisie a pris une part active à la création de l'Union Africaine et au renforcement de ses structures et à cet égard elle n'a cessé de plaider en faveur d'une approche de solidarité et d'entraide entre les Etats africains et la mise en place de partenariats régionaux qui puissent appuyer les efforts des Etats.
M. Olivier RAY dans son intervention sur le thème : « Le temps de l'Afrique ? », a présenté les caractéristiques de l'Afrique d'aujourd'hui et les aspects de la métamorphise de ce continent.
M. DENIEUL a indiqué que cette rencontre est située dans un contexte géopolitique de post indépendance, de post colonialisme, où les Etats tout comme les régions étaient conduit à recomposer leurs identités mais aussi leurs interactions dans un cadre définie par la mondialisation qui privilégie souvent les relations multilatérales sur les actions bilatérales. C'est dans ce cadre que nos rencontres se proposent d'évoquer la dynamique des espaces africains et les modalités de leur intégration régionale à travers notamment des notions aujourd'hui récurrentes de codéveloppement, de développement durable et de marchés régionaux et dans un cadre de partenariat triangulaire Afrique-Europe-Maghreb. L'IRMC dont la vocation est de promouvoir les recherches en sciences sociales entre notamment l'Europe et le Maghreb et cela depuis Tunis, est particulièrement intéressée par cette problématique qui nous invite, a-t-il ajouté, à regarder le Maghreb ou depuis le Maghreb dans une dimension Sud-Nord et dans les relations entre Afrique du Nord et Afrique Subsaharienne et au-delà.
M. Youssouf Ahamat Tyera a intervenu sur le thème : « La coopération afro-arabe ». Il a présenté tout d'abord l'historique de la coopération afro-arabe et ensuite ses perspectives d'avenir.
Le Pr. Mustapha FITOURI est intervenu sur le thème : « L'Afrique, Régionalisation, Mondialisation, quel choix ? ».Selon lui, l'Afrique a échoué à tirer profit des avantages de la mondialisation. La raison étant qu'elle n'a pas réussi la régionalisation. Le reste du monde a des relations avec l'Afrique n'ont pas comme une région, une union africaine, mais comme des pays non unis. Chaque pays africain, à lui seul, n'a pas les capacités et les moyens pour pleinement s'intégrer dans l'économie mondiale et en tirer profit. Il est incontournable de construire l'Union Africaine au moins sur les niveaux économique, commercial et financier.
M. René OTAYEK a présenté lors de son intervention une analyse des atouts dont dispose l'Afrique pour négocier sa place dans la mondialisation. Il a passé en revue l'atout politique, l'arrivé de nouveaux partenaires des pays émergents Chine, Inde et Brésil, la rente sécuritaire, la baisse des conflits de haute intensité et la rente démographique.
Sur ce, les différentes interventions, dont nous rapportons ci-après quelques unes, font démonstration de l'importance de cette rencontre et de son caractère d'actualité mondiale.
A.Bouchoucha


M. Youssouf Ahamat Tyera
Général à la retraite
Expert en Géostratégique et Géopolitique - Conseiller pétrolier en Afrique
De la République du Tchad
« Les peuples africains doivent être conscients de la nécessité de résoudre les conflits et de faire de l'Afrique un espace de paix et de stabilité »
L'historique d'une coopération afro-arabe
Les relations afro-arabes ne datent pas d'aujourd'hui, elles sont anciennes, elles sont tissées à merveille par la géographie, l'histoire et la culture. L'Afrique compte plus d'arabes que n'importe quelle autre région du monde. Les africains et les arabes ont une histoire commune et un destin commun les condamnent à conjuguer leurs efforts pour faire face aux défis multiples et multiformes liés à la mondialisation et aux différentes menaces politiques et environnementales. Le sommet arabe d'Alger de novembre 1973 a ouvert la voie de l'institutionnalisation des liens de solidarité et de coopération des pays arabes avec l'Afrique, a marqué un tournant hautement significatif appelant naturellement à la définition d'une stratégie de partenariat diversifié et a mené à la tenue en mars 1977, du premier sommet afro-arabe portant sur le partenariat politique entre le monde arabe et le continent africain, son approfondissement et son élargissement à d'autres domaines promoteurs de coopération. Le premier sommet du 7-9 mars 1977 dans la capitale Egyptienne, les chefs d'Etats et de gouvernement des Etats membres de l'organisation de l'Union africaine (UA) et de la ligue des Etats arabes s'étaient déclarés convaincus que la coopération afro-arabe s'inscrit dans le cadre de l'action commune de l'ensemble des pays en voie de développement, en vue d'accroître entre eux la coopération d'une part et d'autre part d'intensifier les efforts pour l'instauration d'un nouvel ordre économique international plus juste et plus équitable. Après 33 ans le second sommet vient de se dérouler à syrte, en Libye, le 10 octobre 2010. Qui a regroupé plus de 60 chefs d'Etats et gouvernement il a comme thème : « le partenariat stratégique ». La stratégie dont il est question est basée sur un plan d'actions étalées sur la période 2011-2016. Elle est relative aux questions comme l'immigration, le trafic de drogue et surtout le terrorisme. Cette déclaration aborde aussi des questions politiques comme celles liées au conflit Israélo- Arabe, la situation de la Palestine, et le referendum du sud Soudan.
A l'heure où la stratégie des blocs régionaux est devenu l'outil de prédilection des pays pour faire face aux défis que la mondialisation implique, la fermeture des frontières entre certains pays arabes et africains n'est pas profitable au développement économique.
(…)
Lors du 2ème sommet afro-arabe du 10 octobre 2010 à Syrte, Libye, le Président Tunisien Zine El Abidine Ben Ali a dit dans son discours je cite : « Fière de sa double appartenance arabo-africain la Tunisie croit, profondément , en la capacité des pays arabes et africains d'améliorer leur condition et de gérer efficacement leurs causes grâce aux potentialités et aux énergies dont ils disposent et qui devraient les inciter à unir leurs efforts pour interagir avec la nouvelle réalité mondiale , relever les défis auxquels ils sont confrontés et explorer les voies de l'avenir avec sagesse et lucidité ».
M. Khalifa CHATER
Président de l'AEI
« Il y a de nouvelles opportunités de partenariat que l'Afrique doit développer »
Le séminaire a été riche et pertinent. Depuis longtemps nous avons voulu réaliser un séminaire sur l'Afrique. Nous avons réussi à le faire. Le hasard des choses c'est que séminaire a été réalisé après le sommet de Syrte Arabo-Africain.
Des experts qui ont participé ont montré une approche plutôt optimiste. M. Olivier RAY a dit c'est le temps de l'Afrique.
Ce qui est important c'est la dynamique intérieure et le développement endogène. Il y a de nouvelles opportunités de partenariat que l'Afrique doit développer.
M. Kamel BEN YOUNES
Directeur exécutif de l'AEI
« Les signes d'une compétition mondiale sur l'Afrique se confirment, notamment entre Chine, USA et Europe »
(…)
Compétition économique : le pétrole arme stratégique de l'Afrique :
Trois facteurs peuvent permettre de comprendre la compétition Chine-Europe-USA en Afrique : le pétrole, la taille du marché et le potentiel de nouveaux investissements.
-Le pétrole : les richesses Africaines, notamment les hydrocarbures et matières premières sont de plus en plus « attractives » pour les superpuissances occidentales et la Chine. Les quatre pays africains membres de l'OPEP produisent près de 25% de la production totale des 12pays appartenant actuellement à l'OPEP dans le monde.
Globalement, il est prévu que la production des quatre pays africains membres de l'OPEP continue à progresser au cours de la prochaine décennie pour dépasser 10Mb/j.
La dizaine d'autres pays africains producteurs du pétrole n'appartenant pas à l'OPEP a produit 2,4Mb/j en 2008, soit 23%de la production africaine.
On cite l'Egypte, le Soudan (480 000 b/j), avec une production qui devrait continuer à progresser en raison des nouvelles explorations à Darfour et au sud et de vastes ressources potentielles restant à explorer, la République du Congo Brazzaville et le Gabon. Le Tchad est un nouveau pays producteur dans la liste.
De nouveaux pays africains deviendront prochainement des pays producteurs de pétrole.
-Chine Occident : compétition « sans limites » sur les hydrocarbures Africains : Aujourd'hui la Chine obtient plus de 30% environ de son pétrole brut de l'Afrique.
L'Afrique est le premier allié énergétique de la Chine après l'Iran.
La stratégie chinoise du pétrole a conduit Washington à l'accuser d'essayer « de garantir le pétrole à sa source » alors que c'est la préoccupation de la politique étrangère de Washington depuis au moins un siècle.
Aucune région pétrolière n'a été, depuis plus d'une décennie, autant une cause du conflit pétrolier Chine-USA que le Soudan et sa région du Darfour.
Aujourd'hui, la Chine figure parmi les premiers partenaires commerciaux de nombreux pays africains (deuxième client du Gabon après les Etats-Unis, deuxième fournisseur du Benin, cinquième fournisseur de l'Afrique du Sud, sixième fournisseur de l'Algérie…).
Les entreprises chinoises dans le domaine du bâtiment et des travaux publics (BTP) sont devenues des rivales des groupes français, même dans des pays francophones.
La Chine ne présente pas d'exigences politiques particulières, à la différence des USA et de l'Europe en général, la France et UK en particulier.
Militairement et politiquement, la Chine n'est pas absente, elle s'engage également de manière plus active dans les opérations de maintien de la paix en Afrique dont le Liberia. La Chine déployait aussi des forces au Sahara occidental dans le cadre de l'opération MINURSO comme au Sierre Leone.
Le facteur essentiel expliquant les guerres visant à partager beaucoup de pays Africains ou les fragiliser est économique. Les richesses et fortunes du continent sont de nouveau son point faible notamment à cause de la faible coopération sud-sud. (…)


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