«Sepideh», le documentaire danois présenté en avant-première mondiale à l'Idfa ( festival du film documentaire d'Amsterdam),raconte l'histoire d'une jeune fille iranienne qui défie le monde et la société pour devenir astronaute, un parcours et un combat qui ont ému plus d'un. Sepideh est une jeune fille iranienne qui refuse d'apprendre à faire la cuisine et ne pense pas au mariage. Chose inquiétante en Iran. Mais Sepideh a un rêve : devenir un jour astronaute ! Toutes les nuits, elle observe les étoiles et elle détermine leur position avec un télescope pour débutant qu'elle a gagné dans un concours. Son mentor est un instituteur qui enseigne l'astronomie aux enfants et qui se bat en vain, depuis plus de vingt ans auprès des autorités pour créer un club d'astronomie dans cette bourgade iranienne. Chez elle, Sepideh visionne les vidéos de la première femme astronaute : Anousheh Ansari, iranienne elle aussi. Et bien qu'elle s'accroche à son rêve, ce dernier n'est pas apprécié par son entourage. Devenir astronaute n'est pas bien vu pour une jeune fille en Iran, d'autant plus que ce genre d'études à l'université coûte cher pour une jeune fille modeste et qui, de plus, vient de perdre son père. La mère et l'oncle de Sepideh sont inquiets pour cette jeune fille qui refuse d'entrer à la cuisine et de penser au mariage. Le documentaire de la réalisatrice danoise, Berit Madsen, suit cette courageuse jeune fille iranienne lorsque toutes les nuits elle observe les étoiles dans un pays où une femme ne peut pas sortir toute seule la nuit. Il suit Sepideh à l'école et et prend le risque de la filmer même dans la mosquée. Tout en insistant sur les tensions qui tournent autour de la jeune fille. Heureusement que Sepideh avait quelqu'un à qui elle se confiait par le moyen d'une correspondance quotidienne : Albert Einstein qu'elle imaginait encore vivant et qui a élu domicile dans les étoiles près de son père décédé. Un documentaire filmé avec de grandes prouesses techniques et qui réussit à créer une articulation parfaite entre l'astronomie et le petit village iranien sans qu'on soit agressé par l'image en passant d'un monde à l'autre. On accroche très vite et on ne sent pas les 88 minutes passer parce que la personnalité de la jeune fille iranienne est très attachante et le parti pris de la réalisatrice à su mettre cela en valeur. L'autre tour de force de la réalisatrice est la distance prise avec le sujet qui lui a permis de ne pas émettre de jugements religieux qui auraient détourné le propos du documentaire. Le film dont la production implique plusieurs chaînes de télévision prestigieuses a demandé plus de deux ans entre tournage et post-production.