Dans les années 90, l'Europe découvrait, avec Abbas Kiarostami et quelques autres, un cinéma iranien ambitieux, souvent couronné de prix. Avec le régime d'Ahmadinejad, la donne a changé : l'Iran livre un cinéma brut, réalisé dans l'urgence et dans des conditions extrêmes. Le meilleur exemple en est " Les Chats persans ", (sortie en France le 23 décembre), de Bahman Ghobadi, aujourd'hui exilé. Une fiction rageuse, un formidable ovni underground, qui filme dans des studios de musique improvisés cette jeunesse descendue en juin dernier dans les rues, au péril de sa vie. La relève est prête et gronde. Même sentiment d'urgence dans " Téhéran sans autorisation " , filmé avec un portable par Sepideh Farsi. Hasard du calendrier, " The Queen and I ", (sortie le 23 décembre denier), propose aussi un portrait de l'Iran d'hier, incarné par l'ex-impératrice Farah Diba, qui vit en exil à Paris.