Le secteur de la production et de la distribution du tabac fera l'objet d'une meilleure organisation, grâce à des mesures urgentes à moyen et à long terme qui visent à améliorer l'offre et contrecarrer le marché noir La contrebande dans le domaine des cigarettes a connu un développement spectaculaire au cours des derniers mois, ce qui a renforcé l'offre sur le marché parallèle. Ainsi, des cigarettes de marques célèbres sont vendues à même le trottoir à des prix défiant toute concurrence. Certains estiment que ces produits sont de la contrefaçon mais sont très demandés par les jeunes vu leurs prix à la portée. Une telle situation a eu des impacts sur notre régie nationale de tabac qui compte mettre en œuvre un plan de restructuration au niveau de la production, de l'importation et de la distribution. Le but étant d'assurer la modernisation du secteur tout en contrecarrant la contrebande dans ce domaine. La douane saisit, d'ailleurs, régulièrement des milliers de paquets de cigarettes importées illicitement à partir de la Libye et qui représentent une valeur importante en dinars tunisiens. Le marché noir accapare pas moins de 42% du marché de tabac, ce qui cause un manque à gagner pour l'Etat de l'ordre de 500 millions de dinars environ. La vente en gros a connu aussi une évolution sensible, ce qui a ouvert la voie à la spéculation et à la gestion irrationnelle du marché. Cela a eu pour conséquence une augmentation des prix de près de 33% par rapport aux prix officiels. Cahiers des charges et contrats de production Ainsi, parmi les dispositions urgentes, on peut citer la production et la distribution de nouveaux produits en vue de diversifier l'offre locale. Les consommateurs doivent être attirés vers ces produits afin de pouvoir commercialiser les quantités programmées. D'autres mesures à moyen et long terme sont également prévues et concernent essentiellement l'acquisition de nouveaux équipements à la faveur d'investissements nouveaux à injecter pour demeurer compétitif sur le marché. Les circuits de distribution feront l'objet d'une meilleure organisation grâce à la généralisation des centres, ce qui permettrait aux agents des finances d'assurer un recouvrement plus poussé des ressources fiscales provenant de la vente des cigarettes. D'ailleurs, les taxes imposées sur les cigarettes seraient revues dans le sens d'une diminution de la pression fiscale de 77% à 70%, et ce, pour atténuer les résultats négatifs enregistrés par le secteur. Des cahiers des charges et contrats d'exploitation pour la vente des produits de tabac seront définis tout en améliorant la marge de bénéfice d'une façon progressive des buralistes qui devrait passer de 4% actuellement à près de 6%. Il a même été convenu de créer une structure publique spécialisée dans la distribution des cigarettes pour que la régie de tabac et l'usine de Kairouan se consacrent à la fabrication. Les circuits de distribution se caractérisent actuellement par le flou puisque les cigarettes importées se trouvent partout. Le nombre d'autorisations est passé de 9 mille à 13 mille après la révolution. Les vendeurs sont, en majorité, sans local pour vendre leurs produits. Cependant, les locaux des fruits secs commercialisant les cigarettes a dépassé les 23 mille, ce qui représente 63% du circuit de distribution. Au niveau des plantations locales, une diminution a été enregistrée passant de 3.972 tonnes en 2007 à seulement 1.360 tonnes en 2012 ce qui correspond à un taux de 65%. Même le nombre d'agriculteurs s'intéressant à ce produit a reculé de 11.093 à 4.682 entre 2007 et 2012. Il semble que les prix de vente qui ont été gelés et l'augmentation du coût de production soient pour quelque chose dans cet état de fait. Les agriculteurs ont donc choisi d'autres cultures plus rentables. Pourtant, le secteur du tabac fait travailler près de 44 mille familles et participe au financement du budget de l'Etat à hauteur de près de 6% par an.