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Tunisie - Quand la RNTA condamne doublement le client
Publié dans Business News le 08 - 06 - 2010

Dans certaines entreprises publiques, on constate assez souvent, une faible réactivité, voire une absence totale, durant un bon bout de temps aux crises, aux anomalies ou encore à certains choix et décisions qui s'avèrent inappropriés.
Les raisons sont multiples. D'un côté, le premier responsable hésite à prendre l'initiative pour corriger l'erreur pour ne pas montrer qu'il a opté pour le mauvais choix, parce qu'il a peur pour son poste.
D'autre part, les lourdeurs administratives et procédurales pour les appels d'offres et cette tendance d'opter, toujours, pour le produit le moins cher sans être regardant sur le rapport qualité/prix, font que l'on commette, assez souvent, des erreurs d'appréciation et qu'on ne rectifie le tir que lorsqu'il est trop tard ou presque.
Le cas de ce qui s'est passé, plusieurs mois durant à la Régie nationale de tabac et des allumettes (RNTA) est l'exemple type de cette lenteur de réaction. Saga…
La Régie nationale des tabacs et des allumettes traîne encore les séquelles de la crise de qualité des cigarettes qui a commencé à la fin de l'année 2008, suite à l'achat en provenance de l'Inde d'un lot de tabacs en feuilles de qualité inadéquate avec les besoins. Lequel constituant a été à l'origine de la détérioration de la qualité des cigarettes 20 mars International, de la chute des chiffres de vente de la RNTA en 2009 et de la montée en puissance de la contrebande des cigarettes, du moment que cette anomalie a concerné une marque de cigarettes très prisée sur le marché intérieur.
En parallèle avec cette crise de qualité des cigarettes locales, les cigarettes importées ont brillé par leur rareté durant la même période (de la fin de 2008 jusqu'au début de 2010). Les observateurs avaient cru, au départ, que c'était en rapport avec le problème de qualité, ayant entraîné une migration du produit local vers le produit étranger. Mais ce n'était pas, finalement, la bonne raison.
Donc, l'administration de la RNTA avait à régler ces deux problèmes ayant des rapports directs avec le marché et les recettes de l'Etat. Comment a-t-elle réagi ?
Les propos de cet article n'ont rien à voir avec le tabac, dont la nocivité n'est plus à prouver.
Mais il s'agit de prendre cette crise des cigarettes comme point de départ pour évaluer la manière avec laquelle l'administration a réagi à ces deux problèmes : la détérioration de la qualité des cigarettes 20 mars International et le manque des cigarettes étrangères. Car ce n'est pas parce que les cigarettes sont nocives que l'on doit négliger la qualité de celles qu'on vend aux consommateurs qui se trouvent ainsi doublement condamnés. Est-ce l'avis de la RNTA qui a, rappelons le, un nouveau PDG depuis mars dernier en la personne de Hichem Mekkaoui ?
Eh bien, la recherche de la solution a pris plus de 15 mois pour se mettre en place et le manque à gagner s'est élevé à des dizaines de millions de dinars. Jusqu'à maintenant, près de cinquante millions de paquets de cigarettes sont stockés dans les entrepôts de la régie et attestent de la lenteur avec laquelle le problème a été géré.
Pourtant, le suivi du dossier montre qu'une note avait déjà prévenu, en 2007, la direction de la régie contre la mauvaise qualité du tabac provenant de l'Inde. Mais elle n'a pas été prise en compte par la commission chargée des achats. Du coup, le tabac indien a été retenu en raison de son prix compétitif.
Les premiers essais du laboratoire ont confirmé les suspicions quant à sa qualité inadéquate. Le goût de la cigarette a changé, surtout que d'autres composantes ont été, elles aussi, modifiées à part le fameux tabac indien. A ce niveau, il aurait fallu faire marche arrière et injecter le tabac indien dans d'autres cigarettes ou réduire son taux d'intégration pour minimiser son impact.
Rien de cela n'a été fait et la production à la RNTA a continué comme si rien ne s'était passé.
Les réactions n'ont commencé à voir le jour que près de six mois plus tard lorsque les chiffres des ventes dans les recettes ont commencé à chuter.
Il était alors clair que les consommateurs n'ont pas aimé le nouveau goût et qu'il fallait réagir. Or, rien de cela n'a été fait. Les ateliers de la RNTA continuaient à produire pendant des mois des cigarettes destinées au stockage, voire à la destruction. Au meilleur des cas, elles seraient recyclées dans d'autres marques après avoir été, d'abord, confectionnées et, ensuite, dépiécées. Donc, non seulement, le choix était mauvais lors de l'achat, mais on a dû faire travailler les ateliers de la RNTA pendant plus de six mois et gaspiller de la matière première et du temps de travail alors que tout le monde savait que le produit n'était pas commercialisable.
Le problème, c'est que personne parmi les décideurs n'avait eu le courage d'ordonner l'arrêt de la production, voire de la réduire. La RNTA avait procédé par des réajustements aussi inefficaces les uns que les autres et les stocks de cigarettes invendues ne finissaient pas de s'accumuler. Finalement, il a fallu nommer in nouveau PDG à la tête de la RNTA pour qu'un nouveau cycle plus rationnel voie le jour. Mais, entretemps, 18 mois sont passés et le manque à gagner a atteint des dizaines de millions de dinars. Un opérateur privé n'aurait jamais toléré une pareille situation. Il aurait réagi beaucoup plus rapidement et trouvé les solutions dès les premières apparitions de changements dans les courbes des ventes.
La même chose a été remarquée avec les cigarettes étrangères dont l'offre était inférieure à la demande. Phénomène anormal pour un produit de commerce, normalement disponible.
Aucune entreprise commerciale ne veut limiter ses ventes dans l'état normal des choses. Là encore, il y avait anguille sous roche. Le changement des cours de l'euro a fait que la RNTA vendait à perte les cigarettes étrangères. Et, au lieu de recommander une révision conséquente des prix, la Régie n'avait pas augmenté ses commandes pour limiter ses pertes. Elle a laissé fleurir le marché parallèle de ces cigarettes, suite à ce déficit de réactivité.
La gestion de la crise des cigarettes a mis à nu la lenteur des structures de l'administration pour faire face à une crise sur le marché.
A quand de nouveaux mécanismes pour gérer rationnellement les crises dans les entreprises publiques ? Mounir Ben Mahmoud


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