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Les dessous d'une augmentation
Marché du tabac
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 12 - 2013

Fabriquées avec du tabac de très mauvaise qualité, les cigarettes écoulées sur le marché parallèle échappent
à tout contrôle fiscal et contiennent des quantités hors normes de goudron et de monoxyde de carbone
Le prix des paquets de cigarettes va augmenter de 8%. Aucune marque étrangère ni locale de haut de gamme n'échappera à cette mesure qui a été décidée conformément aux dispositions de la convention cadre de l'OMS pour la lutte anti-tabac ratifiée par la Tunisie. Visant à dissuader les jeunes adolescents de fumer, cette décision est prévue également pour renflouer les caisses de l'Etat et redonner du souffle à un secteur fragilisé par le commerce parallèle.
De l'amont à l'aval, le secteur de la cigaretterie rencontre de nombreuses difficultés du fait que la Régie nationale des tabacs et des allumettes est de plus en plus dépassée par les nombreuses responsabilités qui lui incombent. Elle veille non seulement à l'importation des matières premières mais chapeaute également la production du tabac local ainsi que la distribution et la vente de toutes marques de cigarettes étrangères et locales présentes sur le marché. Elle a dû faire face à un grand problème de production de tabac à l'échelle locale qui n'a cessé de chuter de façon vertigineuse au cours des cinq dernières années. En effet, la production de tabac est passée de 3.972 tonnes en 2006 à 1.360 tonnes en 2012 ce qui s'est répercuté sur la fabrication des paquets de cigarettes de marque locale qui a chuté de 553 millions de paquets en 2012 à 755 millions de paquets produits et distribués en 2007. Cette baisse est due à une chute des récoltes de tabac. Le prix d'achat du tabac fixé pendant de nombreuses années à 2.000 dinars la tonne a fini par mécontenter et décourager les petits cultivateurs de tabac qui ont du mal à couvrir leurs dépenses et à rentrer dans leurs frais. Ces cultivateurs se détournent de la culture du tabac pour se consacrer à la production de variétés plus rentables. Ceux, qui n'ont pas renoncé, produisent des variétés de mauvaise qualité pour pouvoir couvrir leurs charges. L'effet s'en ressent sur des marques de cigarettes comme celles de 20 mars légère qui sont fabriquées, à partir d'une variété de tabac de mauvaise qualité et qui ne répond plus aux normes techniques. La rupture de contrat avec l'entreprise JTI qui assurait la fabrication de 30% des cigarettes locales n'arrange en rien les choses. «On trouve des cultures de tabac dans les régions d'El Alia, Nefza, Hammam-Bourguiba, Fernana, a observé Mohamed Salah Chebbi, Directeur-Général de la régie. Or, le nombre de cultures réservées au tabac a baissé ces dernières années. Les petits agriculteurs se désintéressent de plus en plus de la culture de tabac car elle n'est pas rentable. Aujourd'hui, l'importation de matières premières concoure à raison de 70% au coût de fabrication des cigarettes de marque locale. C'est pour cette raison que nous voulons développer la récolte de tabac local pour pouvoir faire face aux besoins du marché local. Afin d'encourager les cultivateurs, nous avons augmenté le prix d'achat de la tonne de tabac restée figée pendant de nombreuses années. Nous pouvons devenir un grand exportateur de tabac comme la Grèce et la Turquie et faire entrer des devises. Il faudrait pour cela augmenter les surfaces agricoles consacrées à la culture du tabac ».
Le réseau de la contrebande
Un autre fléau menace le secteur de la cigaretterie en Tunisie: le commerce parallèle. 42% du marché est alimenté par la contrebande de cigarettes provenant des pays voisins. Acheminées par voie maritime et terrestre, elles échappent à tout contrôle et sont fabriquées avec un tabac de très mauvaise qualité, nocif pour la santé. C'est à Jebel Ali, un fief de la contrebande dans les Emirats arabes unis qu'elles sont fabriquées. De là, elles transitent par Chypre, l'Italie et l'Egypte et finissent par entrer par les frontières tunisiennes. «Cela représente un manque à gagner annuel de 500 millions de dinars pour les recettes publiques, relève M. Chebbi. Des barons règnent sur les réseaux de la contrebande. Ils font transiter leurs produits par des circuits sans payer de taxes ce qui leur a permis de s'enrichir et de se remplir les poches. Depuis 2010, la Tunisie compte 170 nouveaux milliardaires. Il faut savoir que les produits de contrebande échappent à tout contrôle fiscal et sanitaire. Le goudron et le monoxyde de carbone contenus dans les cigarettes doivent être contrôlés. Nous le faisons pour nos produits que nous contrôlons au niveau des laboratoires afin de veiller à ce que le seuil au-delà desquels ils deviennent nocifs ne soit pas dépassé. Ce n'est pas le cas des cigarettes qui transitent par les circuits de contrebande. Elles contiennent des quantités hors normes de goudron et de monoxyde de carbone bien supérieures aux taux autorisés».
Aujourd'hui, la Régie devra s'attaquer à plusieurs chantiers, et réorganiser l'ensemble des maillons du secteur pour le rendre plus productif. Des intermédiaires s'approvisionnent auprès des recettes de finances et revendent les cigarettes aux buralistes au prix fort. Les buralistes déduisent ensuite leur propre marge bénéficiaire ce qui fait que le paquet de cigarettes est commercialisé sur le marché à un prix bien plus élevé que son coût d'achat. Une des nouvelles mesures va consister à réorganiser ce circuit de distribution pour éviter l'envolée des prix des cigarettes locales ».


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