Signature récemment d'un accord entre la Tunisie et l'Algérie pour exonérer certains produits tunisiens des droits douaniers et réduire ces droits de 40% pour d'autres produits. Les échanges commerciaux informels entre la Tunisie et l'Algérie datent d'une longue période. Des Algériens se rendent à notre pays pour faire du shopping. Ils ne se contentent pas des objets d'artisanat mais achètent aussi les produits alimentaires de consommation courante vu leurs prix relativement réduits par rapport à ceux pratiqués dans leur pays. Certaines personnes vont jusqu'à acheter de grandes quantités de produits pour les commercialiser une fois retournées chez elles. En outre, les Algériens occupent une place de choix dans le tourisme maghrébin car ils affluent en grand nombre, notamment pendant l'été, pour profiter des plages tunisiennes et des lieux d'animation et de loisirs. C'est dire que le marché algérien représente pour notre économie une vraie potentialité à exploiter davantage tout au long de l'année. De leur côté, plusieurs Tunisiens se rendent en Algérie pour acheter ce dont ils ont besoin dont les matériaux de construction, les produits alimentaires et le matériel de travail. D'ailleurs, les produits de contrebande qui proviennent d'Algérie concernent presque tous les secteurs, y compris celui du bâtiment et des travaux publics. L'entée illégale des marchandises permet d'approvisionner le marché informel et d'offrir aux consommateurs une multitude de marques algériennes et étrangères à des prix défiant toute concurrence. Certains produits sont importés par l'Algérie des pays asiatiques pour être vendus sur le marché tunisien! Instaurer une zone de libre-échange Il est préférable de légaliser ces échanges informels pour les intégrer dans les opérations commerciales légales effectuées par les opérateurs économiques. La volonté affichée par les responsables des deux pays est, en tout cas, de parvenir à réduire un tant soit peu, la contrebande et les importations «anarchiques» qui se font en dehors du circuit organisé. C'est dans ce cadre, d'ailleurs, qu'un accord a été signé récemment entre la Tunisie et l'Algérie pour exonérer certains produits des droits douaniers. En effet, il s'agit de faciliter et d'encourager la coopération économique et commerciale entre les deux pays dans le cadre d'un partenariat que l'on veut renforcer pour parvenir progressivement à instaurer une zone de libre-échange. A noter, cependant, que les importations de la Tunisie en produits algériens ont atteint, au cours des dix premiers mois de cette année, une valeur de 1.548.9 millions de dinars (MD) enregistrant ainsi une augmentation par rapport à l'année écoulée à cause de l'importation des hydrocarbures en quantités élevées suite à la diminution de ce produit de la Libye au cours de la révolution qui a eu lieu dans ce pays. Quant aux exportations, leur valeur a été de l'ordre de 644.8 MD. A la faveur de l'accord signé, les produits d'origine algérienne bénéficient d'une exonération totale des droits douaniers et taxes lors de leur importation par la Tunisie. Les produits d'origine tunisienne profitent aussi du même avantage lors de leur importation par l'Algérie. Ces produits sont similaires à ceux importés par l'Algérie d'Europe et qui ont droit, eux aussi, aux exonérations douanières lors de leur entrée en territoire algérien. Il s'agit notamment du papier et dérivés, des matières d'emballage et d'embouteillage en papier, verre et acier, des engrais et dérivés du phosphate et autres. Une autre liste de produits d'origine tunisienne bénéficie d'une diminution de 40% des droits douaniers et taxes, à l'instar de ce qui est imposé aux produits importés d'Europe. Cette procédure sera appliquée sous l'égide d'une commission conjointe tuniso-algérienne de coopération composée de représentants des secteurs concernés par les échanges économiques et commerciaux entre les deux pays. Les négociations entre les responsables tunisiens et algériens devraient se poursuivre au cours de la prochaine période en vue de consentir des réductions des droits douaniers sur d'autres marchandises en provenance de Tunisie, et ce, une année après l'entrée en vigueur dudit accord. La libéralisation du commerce des différents produits agricoles industrialisés serait examinée cinq ans après l'application de l'accord en question. Notre pays exporte vers l'Algérie principalement des produits industrialisés et alimentaires alors qu'elle importe les hydrocarbures et l'acier.