Zakia Lach'heb, femme rurale qui réussit Quand on veut, on peut. C est le principe fondamental que prend en compte Zakia Lach'heb dans tous ses actes. Cette jeune femme, âgée de 36 ans, est originaire de Oued Essbayhia, une zone rurale relevant du gouvernorat de Zaghouan. Zakia faisait partie des femmes rurales qui menaient difficilement leur vie. Vivant, ainsi que sa petite famille, dans des conditions rudes, elle avait du mal à joindre les deux bouts. Jusqu'au jour où elle a pris son courage et sa destinée en main. Depuis, tout a changé. «Avant, j'habitais ainsi que mon mari, simple ouvrier, et ma petite fille chez ma belle famille. Avec la somme dérisoire que gagnait irrégulièrement mon mari, nous vivions du peu. J'avais alors décidé de me rendre utile et d'épauler mon mari pour renforcer mon budget et améliorer nos conditions de vie», indique Zakia. Tout a commencé en douce. La jeune femme a formé un petit poulailler. Elle rassemblait quotidiennement les œufs fraîchement pondus qu'elle vendait au jour le jour. Grâce à l'argent qu'elle gagnait, elle faisait quelques économies. Le petit projet de Zakia lui a permis de gagner plus de confiance en elle et de l'argent. Un jour, elle a ouï-dire qu'il est possible d'obtenir un petit crédit auprès d'une association de développement et monter un petit projet. L'idée ne l'a pas laissée indifférente: quand on est une femme tunisienne, l'on ne peut qu'être partante pour donner le plus, pour contribuer au confort de sa famille et prouver son mérite. Motivation, sérieux et crédibilité Ipso facto, Zakia s'est rendue à l'annexe régionale de l'Association de soutien et d'aide à l'autodéveloppement (Asad), sollicitant un micro-crédit. C'était en 2004. Elle l'obtint. Il n'était, certes, que de 400DT, mais ce montant lui a tout de même permis d'acquérir plus d'autonomie et de confiance en ses capacités. Elle a investi cette somme dans la construction d'une modeste maison mais aussi dans l'acquisition d'un mouton. D'un simple projet de vente d'œufs, Zakia est passée à l'élevage proprement dit. Encore plus sûre d'elle-même car plus motivée, Zakia s'implique davantage dans un projet devenu familial ; un projet qu'elle mène à bien, voire, à merveille. Elle continue, donc, à suivre ce que lui dicte son ambition. Au mouton, elle a ajouté une chèvre, puis d'autres moutons jusqu'à créer un vrai troupeau. Et chaque fois, elle ne rate pas l'opportunité de tirer profit du système des micro-crédits; un mécanisme autodéveloppemental qui prouve perpétuellement son efficacité. «Jusqu'à présent, j'ai eu droit à sept micro-crédits que je décroche chaque fois grâce au contrat de confiance qui me lie à l'association. C'est que je m'applique, sans faute, au remboursement de mes dettes; une qualité qui prouve mon sérieux. Le plus récent crédit obtenu était de 1.000DT; une somme que je rembourse à raison de 60DT par mois», explique notre interlocutrice. Aujourd'hui, Zakia embrasse une autre étape de l'élevage. Elle a, en effet, vendu son troupeau de moutons et a acheté deux vaches en contrepartie. «Actuellement, confie Zakia, je me concentre sur l'élevage et l'engraissement des bovins. Les vaches me donnent du lait que je vends aux riverains. Elles contribuent, également, à l'allaitement des veaux. Ces derniers, une fois matures, sont aussitôt vendus. La somme que je gagne grâce à la vente des veaux me permet de rembourser les dettes restantes, améliorer davantage mon logement et acheter de nouveaux veaux à élever».