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Les bienfaits de l'autoprise en charge
Zones rurales dans la région de Zaghouan — Alimentation en eau potable
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 06 - 2010

• Un projet multipartite conduit par une assoiation de développement (Asad) visant à faciliter l'accès des populations au précieux liquide
Si vous vous apprêtez à visiter Zaghouan, la région des sources précieuses, ce sont les aqueducs qui vous accueilleront les premiers. Ils vous diront, du haut de leur architecture ancestrale, du haut de l'Histoire, que vous êtes les bienvenus dans une ville qui alimentait des siècles durant la capitale et les régions du Nord en eau douce. Pourtant dans certaines zones rurales de la région, des populations souffrent à cause de la pénurie en eau. Le réseau d'eau potable y fait, en effet, défaut.
Trouver une solution à ce problème n'est pas chose facile, mais n'est pas pour autant impossible. Ainsi, une approche intelligente, économique et écologique a été envisagée et appliquée pour rendre la vie quotidienne des familles plus pratique, plus facile et plus hygiénique. Reportage.
A quelques dizaines de kilomètres de la ville, des foyers de paysans et d'agriculteurs sont dépourvus du liquide le plus vital qu'est l'eau. Oued Essbayhiya, J'radou, El Jouf ou encore Bir Halima sont des zones qui endurent, quotidiennement, ce déficit. Un déficit social, mais aussi développemental à l'origine d'un grand projet de la Fida (Fonds international pour le développement agricole) et qui a impliqué l'Association de soutien et d'aide au développement (Asad) ainsi que l'Agence espagnole de paix et de coopération pour le développement (Acpp). Le projet consiste à cerner les priorités développementales du sud-est de Zaghouan et à s'appliquer, dans le cadre de programmes adaptés, d'y remédier.
Aussi, le problème d'eau a-t-il été décelé et par les responsables et par la population-même comme étant le plus urgent à résoudre. Une étude a été donc élaborée par deux unités socio-territoriales relevant de l'Asad et qui a fini par révéler les besoins des régions environnant la ville de Zaghouan. A Jradou, une quarantaine de foyers s'avèrent prioritaires en alimentation en eau. A Oued Essbayhiya, les besoins sont plus importants: 55 ménages.
N'ayant pas accès au réseau d'eau potable, des paysans de la région de Zaghouan se devaient d'acheter l'eau qu'ils font acheminer chez eux par le biais de grandes citernes contenant cinq mille litres chacune. Pour ce, ils devaient louer un camion afin d'assurer ce transport. Se contentant de quelques litres, certains louaient ou empruntaient des ânes pour assurer le transport des bidons bien remplis. Boire de l'eau n'était point un geste évident et encore moins un réflexe banal. Il rimait avec peine et corvée. Mais en 2004, la situation a commencé à s'améliorer grâce à l'entrée en exécution du projet des citernes d'eau de pluie. «Nous avons pensé à valoriser les eaux pluviales que peut contenir chaque foyer. L'idée étant de rassembler les eaux de pluie cumulées sur les toits des maisons dans des citernes implantées dans chaque foyer et de s'en servir comme eau potable», indique M. Hassen Nahdi, directeur régional de l'Asad.
Grâce à la conjugaison des efforts de l'Asad, de l'Acpp et du commissariat régional au développement agricole (Crda), plusieurs foyers situés à Oued Essabayhia et à J'radou ont bénéficié de citernes d'eau. «Nous avons exclu les foyers bénéficiant déjà de puits ou de citernes souterraines car nous les avons jugés non prioritaires», précise M. Nahdi.
Nous nous dirigeons vers la zone dite Oued Essabayhiya, située à vingt kilomètres de la ville de Zaghouan. C'est là, loin du brouhaha des klaxons, qu'habitent les Ben Ameur. Deux familles partagent le même foyer et — depuis 2006 — le même rendement d'eau pluviale. Des décennies durant, elles se sont partagé la peine de chercher l'eau à des kilomètres loin de chez elles. «On se déplaçait à dos d'animaux pour faire l'approvisionnement en eau. On empruntait souvent un cheval pour assurer le transport.
On louait la citerne à 50DT. Eté comme hiver, toujours la même galère. On était très regardant sur l'utilisation économique d'eau. J'évitais souvent de faire le ménage et préférais garder le maximum d'eau pour boire et cuisiner. L'hygiène passait bien après la sensation de soif, ce qui est évident», se souvient Fatma Ben Ameur de son quotidien sans citerne fixe d'eau. Si certains riverains pouvaient tout de même se débrouiller avec l'eau du puits ou celle des citernes souterraines majel, d'autres sont complètement dépourvus de source d'eau. «En été, nous utilisions l'eau de l'oued pour nos douches. Vous n'avez, alors, aucune idée sur les maladies que nous attrapions», fait-elle remarquer non sans amertume.
Somrane Ben Ameur est un ouvrier âgé de 35 ans. Il compte parmi ceux qui ont enduré le transport de l'eau potable dans les citernes mobiles sur des kilomètres. «J'étais souvent amené à assurer la tâche même à 3 heures du matin. La capacité de la citerne mobile ne dépassait pas les 20 litres. Trop de peine pour peu de chose», indique-t-il. Et d'ajouter que même pour ceux qui sont dotés d'un puits, la sécurité est loin d'être garantie. «Certains puits contiennent de petites sangsues invisibles à l'œil nu et qui grandissent très rapidement une fois avalées», ajoute-t-il. Il est évident que dans des situations pareilles, où l'eau s'avère rare et précieuse, les animaux seront les derniers servis. Or, la zone de Oued Essbayhia se présente, essentiellement comme une zone rurale, connue pour l'élevage. La rareté de l'eau potable ne peut, donc, que nuire à une activité économique fondamentale.
Par ailleurs, l'association Asad intervient à pas sûrs dans les zones d'El Jouf et de Bir Halima.
«Certes, la citerne fixe nous facilite vraiment la vie. Mais la résolution du problème d'eau n'est pas définitive, car en été, l'eau de pluie est quasiment nulle. Nous nous retrouvons, à chaque saison caniculaire, dans l'obligation de reprendre nos vieilles pratiques, à savoir la citerne mobile et les baignades dans l'Oued», avoue Somrane.
Dans l'attente d'une suite favorable
Il est important de noter que certains ménages attendent toujours l'implantation d'une citerne fixe, bien qu'elle ne résolve le problème qu'à moitié. Selon Zouhayra Ben Khalifa, ex-bénéficiaire d'un micro-crédit auprès de l'association Asad et actuellement animatrice développementale relevant de ladite association, quelque 60 ménages à Oued Essbayhia sont encore à court d'eau.
Nous nous dirigeons vers le foyer de Zakia Lach'heb, une femme âgée de 36 ans et qui s'est spécialisée dans l'élevage des bovins. Zakia habite dans une zone éloignée de toute source d'eau. Chez elle, l'utilisation de l'eau est plus que rationnelle: elle est minime. Le problème d'hygiène se pose de plain-pied, notamment avec la présence d'un chien de garde, des volailles et une écurie abritant deux vaches et un veau. «Franchement, je préfère conserver l'eau pour la consommation de ma famille et de mes animaux. L'hygiène passe au second plan», avoue-t-elle.
En réponse à cette situation, M. Nahdi indique que l'intervention de Asad dans d'autres ménages à Oued Essbayhia serait quelque peu difficile. «L'instauration du réseau d'eau potable est prévue à court terme», indique-t-il.
Par ailleurs, et outre l'implantation des citernes fixes, l'association Asad assure également l'implantation de latrines. «Les latrines sont indispensables dans chaque foyer. Toutefois, nous avons décidé de ne pas accorder de latrines pour les foyers dépourvus d'eau, car à défaut d'eau, ces latrines deviennent des sources de microbes et de maladies. Actuellement, les ménages dotés de latrines à Oued Essbayhia sont au nombre de 32. A jradou, ils sont 24», précise le responsable.
Le projet de développemental de l'alimentation des ménages dans les zones rurales de Zaghouan en eau pluviale a nécessité beaucoup d'efforts et de par les parties intervenantes et de par les bénéficiaires. La zone de Jradou a nécessité à elle seule quelque 1,6 million de dinars. Celle de Oued Essbayhiya a nécessité une enveloppe de 698 mille dinars. Les bénéficiaires, eux, ne sont pas restés les bras croisés. Ils ont participé à ce projet en tant que main-d'œuvre.
Une solution quasi parfaite
Grâce au projet mené par Asad et l'Acpp, 35 ménages situé à Oued Essabayhia sont désormais munis d'une citerne fixe, implantée tout près de chaque foyer et dont la capacité s'élève à 10.000 litres. La famille Ben Ameur figure parmi les premiers ménages servis. Au patio, un robinet a été installé pour se servir aisément de l'eau de pluie récoltée dans la citerne. Dans la cuisine, Fatma utilise l'eau de robinet pour cuisiner, laver la vaisselle et assurer toutes les tâches ménagères sans la moindre difficulté.
Dans la région de Jradou, il a été procédé à l'implantation de 26 citernes fixes dont 7 par la Fida. L'Acpp a versé à cet effet un montant de 300.000 dinars et Asad, quelque 600.000 dinars. Le reste a été assuré par Asad et l'Acpp.


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