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Dialogue et opinion
Tribune
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 12 - 2013


Par Ahmed HOSNY
Nous avons tous des opinions, qui sont différentes suivant chacun. Or, à chaque fois, chacun est persuadé d'avoir la «bonne», c'est-à-dire l'opinion vraie. Si donc chacun agissait uniquement conformément à ce qu'il croit être vrai, le conflit des opinions deviendrait un conflit entre les hommes, qui s'achèverait en guerre civile de chacun contre tous les autres.
Pour que la vie en commun soit possible, il faut donc que chacun ait renoncé à agir «suivant le seul décret de sa pensée», c'est-à-dire selon ce qu'il croit être juste : il faut des lois communes, expressions de la souveraineté, qui s'appliquent à tous et auxquelles tous se soumettent.
Seulement, soumettre ses actes à la loi, ce n'est pas abandonner la possibilité d'en discuter le bien-fondé en soi-même dans ce dialogue intérieur qu'est la pensée ou avec autrui : pour prémunir la société civile contre la guerre civile, il faut que les actes de chacun se conforment aux lois en cours, mais cela n'interdit pas de discuter de la loi, et de proposer de l'amender si elle semble injuste. Ce que nous dit le philosophe Spinoza, c'est donc qu'un Etat bien organisé maintient ensemble et la soumission des actions aux lois et la liberté de pensée, de parole et d'expression, pourvu que les opinions de chacun s'imposent par la raison, et non par la force, puisque les lois d'un Etat bien constitué interdisent justement le recours à la force pour faire prévaloir son opinion (car ce serait le retour à la guerre civile).
En cette période difficile que traverse la Tunisie, il est du devoir de chacun de laisser et d'aider ce nouveau gouvernement afin qu'il accomplisse son travail pour le bien de la Tunisie.
Un citoyen ou homme politique peut tout à fait exposer à bon droit publiquement son désaccord, si par des arguments il arrive à convaincre assez de monde ; il se peut d'ailleurs que toute loi soit modifiée, mais tant qu'elle ne l'est pas, tout citoyen doit s'y soumettre.
En effet, si chacun n'accepte de faire que ce qu'il pense être juste, alors la vie en communauté devient impossible à brève échéance : le risque est celui de la guerre civile.
En revanche, un Etat qui voudrait interdire à un citoyen d'exprimer son désaccord avec la loi serait une tyrannie : l'Etat doit interdire d'imposer l'opinion par la force ou par la violence ou de ne pas respecter les lois, mais il doit laisser au citoyen la liberté de pensée et d'opinion. Ces libertés-là ne menacent en rien la paix et la sécurité publiques ; au contraire, elles permettent aux lois d'être peu à peu modifiées et améliorées.
Je peux exprimer mon désaccord pour essayer de convaincre l'Etat de changer la loi, mais je ne peux pas de moi-même décider de ne plus la respecter.
Tous, nous avons des opinions, tous, nous y tenons, et tous, nous sommes persuadés que notre opinion est la bonne. Si chacun donc ne suivait que ce qu'il croit être juste, le corps politique se dissoudrait et l'Etat sombrerait dans la guerre civile : il faut des lois auxquelles tous acceptent de se soumettre, même lorsqu'elles paraissent injustes; c'est le seul moyen de garantir à chacun la paix et la sécurité.
La liberté d'expression, c'est-à-dire aussi la liberté de discuter les lois, semble être un bon moyen d'amender peu à peu les textes législatifs, et de les améliorer.
Tout est discutable, à condition que la discussion respecte certaines règles, celles de la démonstration et de l'argumentation: essayer de convaincre par des preuves, et non par des coups ou par des paroles belliqueuses.
Par conséquent, la liberté d'expressions doit être limitée non dans son objet, ce dont je parle, mais dans la façon même de s'exprimer. Il faut par exemple proscrire le recours à la violence et à la provocation.
Que faire cependant des opinions jugées inacceptables ? Dans certains pays comme la France ou les Etats-Unis ou même en Grèce, certaines paroles sont sanctionnées par la loi.
On ne peut pas, au nom de la liberté d'expressions, affirmer des propos qui viendraient menacer le corps politique lui-même. Il est insuffisant de dire que la liberté d'expression doit simplement respecter certaines formes : elle doit-être limitée dans son contenu, parce qu'il y a des opinions en soi dangereuses pour la vie en commun.
(Universitaire, écrivain)


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