Le ministère de l'Enseignement supérieur propose une consultation qui soulève une violente réaction syndicale Comment devrait-on procéder pour désigner les premiers responsables à la tête d'une institution universitaire ? C'est à cette question que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a voulu répondre. La recette, selon lui, est à trouver dans une consultation que ledit ministère a prévu de lancer auprès des parties qui seraient concernées. Or, cette initiative a été vivement critiquée par la Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Au fait, de quoi s'agit-il au juste ? D'après le ministère, la consultation envisagée aurait pour but d'ancrer les pratiques démocratiques à travers une plus grande implication dans le choix des responsables des institutions universitaires (présidents d'université, doyens, directeurs...). Aussi, le ministère espère-t-il éviter les problèmes posés par les méthodes en vigueur actuellement. Au niveau de la candidature, les autorités de tutelle proposent que les postulants à la doyenneté où à la direction soient des professeurs de la catégorie A1 (dans les établissements où les professeurs de catégorie A1 comptent 10 ou plus). Si cette condition est absente, on peut associer les maîtres assistants titulaires. Pour les Iset, les dispositions en cours seraient reconduites. L'autre question à laquelle le ministère a essayé de répondre est liée aux personnes qui pourraient participer aux élections. Selon l'idée proposée dans le cadre de cette consultation, le doyen ou le directeur seraient élus au suffrage direct par tous les enseignants en exercice. La même possibilité est offerte à tous les autres employés de l'établissement en attendant qu'il soit déterminé, ultérieurement, le taux dans l'ensemble des votes. S'agissant de l'élection du conseil scientifique, l'opération électorale devrait se tenir en parallèle. Pour ce qui est de l'élection des présidents des universités, le projet prévoit la participation de tous les doyens, les directeurs et les membres des conseils scientifiques appartenant à la même université dans l'opération d'un scrutin secret et direct. Réaction syndicale Devant cette proposition ministérielle, la réaction de la fédération scientifique ne s'est pas fait attendre. Dans un communiqué signé par le secrétaire général Houcine Boujarra, la partie syndicale a signifié son rejet en bloc de cette idée. Elle reproche à un ministre, sur le départ, de prendre des décisions importantes sans consulter toutes les parties y compris la fédération. Celle-ci déplore, en effet, que le ministère ait lancé l'idée de la consultation avant de convoquer une consultation sur l'introduction d'améliorations sur le système électoral actuel des instances pédagogiques. Par ailleurs, la fédération juge qu'une telle action aurait pu être soumise à la partie syndicale avant d'être ainsi parachutée. L'autre reproche concerne l'absence d'écoute du département surtout pour les positions des conseils scientifiques et les conseils des universités en lien avec les amendements projetés. Un exemple de la déconnexion constatée entre le ministère et le reste des structures universitaires est celui de la création de facultés de médecine dans certaines régions. Cette mesure est considérée comme unilatérale. Elle a été prise, selon la fédération, sans faire participer les véritables intervenants. Une mesure aussi importante ne pouvait être prise sans l'implication de la partie syndicale et le syndicat général des médecins et des pharmaciens.