Elle se transmet à l'homme par la piqûre d'un insecte, le phlébotome. La maladie cutanée est bénigne et n'est pas contagieuse La leishmaniose a encore frappé cette année dans le gouvernorat de Kairouan. Autour de 170 cas, présentant des lésions sur la peau, principale caractéristique de la maladie, ont été piqués et contaminés par des insectes porteurs d'un parasite, la leishmania. A l'origine, la leishmaniose, maladie d'origine animale, est transmise à l'homme par deux types de rongeurs, le rat du désert qui vit sur de vastes étendues salées (sabkha) et le mérion, un autre animal de la famille des rongeurs qui se terre à proximité des fermes et des étables et qui se nourrit principalement de grains de jujubier et d'ordures ménagères. La transmission n'a pas lieu directement de l'animal infecté à l'homme. C'est un insecte, le phlébotome, qui après avoir piqué des rongeurs infectés par le parasite, le transmet à l'homme en le piquant à son tour. Les jours qui suivent la contamination, le parasite se montre silencieux puis commence, après quelques mois, à provoquer des lésions ulcéreuses sur la peau. Mais la maladie est bénigne et n'est pas contagieuse. C'est au XIXe siècle qu'elle a fait son apparition dans la région de Gafsa en se propageant, par la suite, dans les régions de Kairouan et de Sidi Bouzid avant de s'étendre dans tout le Centre et le Sud. «On l'a appelé le clou de Gafsa, observe le Dr Afif Ben Salah, professeur à la faculté de Médecine de Tunis et chef de service d'épidémiologie médicale à l'Institut Pasteur de Tunis. C'est une maladie cutanée, bénigne». Actuellement, la Tunisie figure parmi les pays de la région du Maghreb arabe qui se caractérisent par une prévalence élevée avec un nombre d'individus atteints de leishmania, qui varie entre 1.000 et 10.000 cas par an. Cette maladie a atteint un stade endémique en raison de la perturbation du milieu naturel de ces rongeurs qui a été envahi par l'homme. Des projets de développement agricole et d'irrigation ont été réalisés sur leur territoire, acculant ces mammifères à chercher refuge à proximité des habitations. C'est pendant la saison estivale que le nombre de cas contaminés par le parasite augmente. Le manque d'hygiène dans les fermes et les étables, l'absence de moustiquaires — les habitants laissent les fenêtres de leurs maisons ouvertes le soir — sont propices à la transmission de la maladie par les piqûres d'insectes. S'ensuit une période d'incubation qui dure de quelques semaines à quelques mois avant que les premières lésions n'apparaissent. «C'est une maladie qui évolue à bas bruit pendant quelques semaines, puis elle apparaît sous forme de lésions sur la peau. Il faut désinfecter en nettoyant tous les jours avec du savon et en essuyant l'ulcère avec une éponge propre au moins trois fois par jour. La personne contaminée doit prendre un traitement antibiotique. Toutefois, les anti-leishmaniens ne sont prescrits qu'aux formes sévères de la leishmania. La contamination a surtout lieu en milieu rural. S'agissant de la prévention, il faut badigeonner les murs, poser des moustiquaires et nettoyer régulièrement les habitations, les cours et les étables». Les personnes contaminées peuvent se rendre aux centres de soins de santé de base de leurs régions où ils peuvent bénéficier d'une prise en charge gratuite.