L'artiste hollandais d'origine irakienne Ahmed Mwafaq expose, pour la première fois en Tunisie, 30 œuvres de toute beauté à la galerie Saladin, à Sidi Bou Saïd Sur le thème «Mon émotion», le public peut découvrir 21 miniatures et 9 acryliques sur toile à la galerie Saladin (Sidi Bou Saïd), et ce, jusqu'au 9 janvier 2014. Des couleurs fines ou puissantes ont été choisies pour illustrer une vingtaine d'aquarelles, pour la plupart des paysages hollandais, son pays d'adoption, aux formats que peu ou presque pas d'artistes n'exposent en Tunisie, des 13×18 cm ou bien des 21×30 cm. Assurément influencé par les impressionnistes, les paysages sont marqués par des touches vibrantes de vert, de violet, de jaune ou de couleurs ocre, qui donnent vie à l'arbre et à la nature dans laquelle l'artiste puise son inspiration. «C'est la première fois de ma vie que j'expose deux techniques différentes, à savoir des aquarelles et de l'acrylique», avoue à l'agence TAP cet artiste qui aime aussi bien manier le couteau que le pinceau. Le thème choisi pour cette expo exprime parfaitement sa passion où le crépitement des couleurs et la délicatesse de ses touches donnent au paysage une sérénité presque palpable. Ahmed Mwafaq a exposé dans de nombreux pays européens et arabes, tels que le Royaume-Uni, la Hollande, l'Italie, la Belgique, l'Egypte, l'Irak, le Yémen et les Emirats Arabes Unis. Son choix de la nature est dû au fait qu'il est né à Bagdad, «une ville où le béton est omniprésent, à l'instar de Maastricht (Hollande), ville dans laquelle je vis depuis 8 ans», explique ce peintre diplômé de l'Ecole des beaux-arts de Bagdad (1981) où il a enseigné, qui est également titulaire d'un magistère en psychologie de l'Université de Sanaa (Yémen). Outre ses expositions, il enseigne actuellement l'illustration, la décoration et la calligraphie arabe à l'Université de Volks en Hollande. Dans le reste de son exposition axée sur la Médina de Tunis, son œuvre se distingue par un aspect presque théâtral où l'ombre danse avec la lumière et suggère une scène de la vieille ville savoureusement peinte dans la nuit. Fin esthète, Ahmed Mwafaq dévoile au public une partie de son travail, vu que cette exposition était tout à fait imprévue. «Le galeriste Ridha Souabni m'a pris au dépourvu en me demandant d'exposer maintenant, je n'avais que mes miniatures sur moi», avoue-t-il. Un rendez-vous inattendu en somme, mais un travail qui ne s'oublie pas, en cette fin d'année, car marqué par la fraîcheur de la palette et la douceur des touches où sont dévoilés des détails zoomés dans des miniatures que le regard voudrait presque agrandir pour mieux les apprécier.