La réglementation concernant la commercialisation de cette cigarette est actuellement en train d'être débattue pour fixer les modalités d'exportation, de contrôle, de commercialisation et plafonner le taux de nicotine autorisé ainsi que le prix à la vente de la cigarette électronique Face à l'engouement provoqué à l'étranger par la cigarette électronique, des buralistes de Carthage et de La Soukra, des pharmacies et des centres commerciaux ont décidé de se lancer dans l'aventure et de la mettre en vente. Des bureaux de tabac ont même ouvert pour la commercialiser, mais sans obtenir ni autorisation du ministère de tutelle, ni de la Régie nationale des tabacs et des allumettes qui assure le contrôle de toute la chaîne de production et de distribution des cigarettes classiques. La réglementation concernant la commercialisation de cette cigarette est actuellement en train d'être débattue pour fixer les modalités d'exportation, de contrôle, de commercialisation et plafonner le taux de nicotine autorisé ainsi que le prix à la vente de la cigarette électronique. Sur ce plan, la Tunisie a décidé de s'aligner sur les pays de l'Union européenne. Ces derniers ont longtemps débattu sur la classification à donner à la cigarette électronique, avant d'aboutir finalement à un accord en décembre dernier, pour encadrer le marché de la cigarette électronique. Pendant de longs mois, le débat a été houleux. En effet, certains Etats ont montré d'emblée de la méfiance face à ce nouveau substitut de la cigarette classique qui a été créé en 2004 par un inventeur chinois afin d'aider les grands fumeurs à arrêter de fumer. Produit de tabac classique ou substitut médicamenteux? Faut-il la considérer comme un substitut médicamenteux ou un produit classique du tabac? Cette question a pendant longtemps divisé les pays européens qui se sont finalement entendus pour poser des mesures restrictives à la cigarette électronique. En Belgique, la cigarette électronique répond désormais à une classification précise. Dans le cas où elle contiendrait des extraits de tabac, elle sera alors automatiquement considérée comme un produit classique du tabac et devra répondre aux mêmes lois qu'une cigarette classique en matière d'étiquetage et d'interdiction de publicité. Si la cigarette électronique contient un dosage en nicotine répondant aux normes sanitaires, elle sera considérée comme un médicament et les pharmacies ne pourraient la mettre en vente que s'ils ont obtenu au préalable une autorisation de mise sur le marché. Dans le cas où les cigarettes électroniques ne contiennent ni de la nicotine ni d'extraits de tabac, elles peuvent être mises en vente librement, à condition de répondre à la loi sur la sécurité des produits. En France, on préfère être prudents. L'agence française de sécurité sanitaire et des produits de santé a, notamment, recommandé de ne pas fumer de cigarettes électroniques. Il serait, par ailleurs, question de l'interdire dans tous les espaces publics.Au Canada, la cigarette à tout simplement été interdite de mise en vente sur le marché, en l'absence d'études scientifiques montrant son impact exact sur la santé du consommateur. La vapeur contient des traces de métaux Malgré ces restrictions sévères, on estime, à la fin de l'année 2013, à sept millions, le nombre de personnes qui ont fumé une cigarette électronique. En Tunisie, la cigarette électronique a rapidement trouvé des adeptes, parmi les fumeurs désirant stopper la cigarette. Les pneumologues ont, par contre, accueilli avec réserve ce nouveau substitut nicotinique. Professeur universitaire en pneumologie à l'hôpital Charles-Nicolle, le Dr Aouina Hichem estime que, si elle est beaucoup moins nocive que la cigarette classique, la cigarette électronique n'est pas inoffensive et ne peut, par conséquent, être considérée comme un médicament. Par ailleurs, la variabilité du taux de nicotine, qui diffère d'une cigarette électronique à une autre, rend difficile le contrôle de cette dernière. Ce ne serait pas le seul défaut de la cigarette électronique. Outre le fait qu'elle maintienne le fumeur dans sa dépendance comportementale, la vapeur qui émane de cette dernière contiendrait des traces de métaux comme l'aluminium, le cuivre et le fer qui pourraient être cancérigènes. «La cigarette électronique fonctionne sur la base du principe de vapotage, explique le pneumologue. Pour obtenir cette vapeur, les fabricants mettent du propylène glycol ou de la glycérine végétale. Contrairement à la cigarette classique, la cigarette électronique libère de la vapeur qui, lorsqu'elle refroidit, libère des traces de métaux comme l'aluminium, le fer et le cuivre qui peuvent, à la longue, être cancérigènes». La cigarette contient, en outre, des arômes qui, lorsqu'ils chauffent et brûlent, libèrent des substances dont l'impact sur la santé n'est pas encore connu, poursuit le médecin. «Il y a aussi le risque que les jeunes recourent à la cigarette électronique pour apprendre à fumer...», renchérit le Dr Aouina. Dès que la loi sera promulguée, la cigarette électronique sera importée par la Régie nationale des tabacs et des allumettes et la manufacture de tabac de Kairouan et commercialisée par les recettes des finances et les centres de distribution régionaux, en attendant de moderniser tout le circuit de distribution. Comment fonctionne-t-elle ? Contrairement à la cigarette classique, la cigarette électronique est basée sur le principe du vapotage. Elle est dotée d'un atomiseur qui contient des mèches en coton ou des fibres de verre trompant dans un «e-liquide». Cette mèche est chauffée à l'aide d'une résistance, actionnée à l'aide d'un bouton par l'utilisateur et libère de la vapeur qui se mélange à l'air. Ce mélange est aspiré par l'utilisateur à travers une cartouche dont l'embout est placé entre les lèvres.