L'année 2013 s'est clôturée avec une balance commerciale déficitaire de 11,8 milliards de dinars, selon la dernière publication de l'Institut national de la statistique (INS). L'exercice 2014 commence par un lourd héritage des deux déficits jumeaux, courant et budgétaire, qui ne cessent de marquer des records. L'année 2013 s'est clôturée avec une balance commerciale déficitaire de 11,8 milliards de dinars, selon la dernière publication de l'Institut national de la statistique (INS). Le bouclage in extremis du budget de l'Etat, révisé quelques jours avant la fin de l'année, grâce à des fonds qataris, démontre les difficultés à lever des ressources pour financer les 8 milliards de dinars de déficit budgétaire. Bien que déficitaire, une ligne budgétaire a été prévue pour renflouer les caisses des entreprises publiques en déficit structurel, à l'instar de la Steg, Tunisair, la Sonede, l'OCT... A tout casser, le déficit global de l'Etat remonte à près de 30 milliards de dinars, soit 40% du PIB. Bien que l'équipe gouvernante pointe du doigt l'augmentation des salaires et des dépenses de compensation, ainsi que les transferts financiers aux jeunes chômeurs, elle n'a pas hésité à puiser dans les comptes de l'Etat pour financer d'autres postes budgétaires, notamment un fonds dit «dignité». Endettement extérieur alarmant Et avec le retard de la relance économique, l'intensification des revendications sociales et dernièrement de justice transitionnelle, les ressources budgétaires s'avèrent insuffisantes pour subvenir à ces besoins. A l'instar de l'année dernière, ces dépenses seraient financées en faisant recours à l'endettement extérieur. A ce niveau, les taux se rapprochent de plus en plus du seuil des 50% du PIB, en dessus duquel la soutenabilité de la dette, et plus généralement des finances publiques, est remise en cause. Déjà, plusieurs bailleurs de fonds nous considèrent comme un pays à risque, notamment la Banque africaine de développement qui a même refusé de débloquer une tranche de crédit, déjà approuvée. En revanche, la contraction des dépenses publiques, en adoptant des politiques d'austérité, risque de ralentir davantage la reprise de l'activité économique. Parallèlement, les citoyens dépenseraient une bonne part des surplus de revenus dans des achats peu rationnels, notamment de produits importés et en quantités démesurées. Ces comportements alimentent les tensions inflationnistes sur le marché et creusent le déficit de la balance commerciale par la hausse des importations. L'inflation galopante est une conséquence directe de cette situation. Pour pallier ces obstacles et se prémunir contre ces risques de scénario à la grecque, la reprise de l'activité économique se présente comme la solution. Mais faut-il conserver le niveau d'activité actuel en premier? Pour ce faire, il est opportun de rétablir la sécurité et la garantie de la liberté du travail. Dans la même lignée, il faut contenir la taille du marché parallèle, principalement la contrebande, pointée du doigt par les entrepreneurs. Sur un autre plan, le rythme de l'administration dépourvu de «compétence et d'autonomie» pèse sur l'activité de l'entreprise. Cette lourdeur administrative dissuade tout investisseur, notamment l'investisseur étranger qui plie bagage dans 24 heures pour s'implanter et produire ailleurs dans la semaine. De grands chantiers dans si peu de temps.