A chaque fois, on ne cesse de l'affirmer: le mérite de la Tunisie, c'est d'avoir réussi à aménager progressivement mais sûrement un environnement bien favorable aux affaires pour s'imposer finalement comme le site de la bonne économie, au moment même où l'économie mondiale est marquée par un climat d'incertitude totale. Mais ce qui fait réellement la force de l'économie tunisienne, qui table d'ailleurs sur un taux de croissance de 4% pour cette année et qui continue, malgré la crise internationale, à attirer significativement les investissements directs étrangers, avec une évolution significative de 6% pour les cinq premiers mois de 2010, c'est surtout cette orientation bien étudiée vers les industries innovantes et à forte valeur technologique. Une mutation qualitative qui a conforté nettement le niveau d'attractivité du site tunisien mais aussi et surtout qui a valu à la Tunisie d'être régulièrement au banc des mieux classés par les différentes institutions de notation internationales. A ce niveau-là, l'on peut avancer que la montée remarquable du secteur tunisien de l'aéronautique est une attestation concrète de ce statut privilégié. Il convient de rappeler, en effet, que le secteur qui ne comptait que 7 unités en 2001, avec 951 employés, dispose actuellement d'une cinquantaine d'entreprises employant 4.000 salariés, et assurant des activités pointues. Il est question surtout des composants aéronautiques à différents niveaux, allant de l'ingénierie software, hardware à la production des systèmes aéronautiques, en passant par le décolletage et usinage de haute précision. Une évolution qui montre clairement que cette branche stratégique pour notre développement économique en est actuellement à sa vitesse de croisière. Mieux encore, la Tunisie, grâce à une stratégie bien réfléchie, a réussi à devenir rapidement une destination de choix pour les leaders internationaux de l'aéronautique. Il suffit de préciser à ce niveau que notre pays a pu attirer le groupe «Airbus», pour l'installation de tout un parc dans la zone de Mghira, et qui fait de la Tunisie le premier et l'unique pays en Afrique en matière de conception aéronautique. Une performance qui semblait, comme l'a admis M. Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération internationale, «peu probable il y a quelques années» (voir La Presse du 3 juin 2010). Ce qui donne encore plus d'assurance, c'est que la Tunisie a su s'entourer de tous les atouts qui lui permettraient d'élargir significativement son activité aéronautique grâce à un climat d'affaires bien spécifique, un dispositif fiscal hautement incitatif et un capital humain largement compétent.