Le scénario de Maâloul se répète. Sauf que cette fois, Jari et la DTN veulent avoir le nouveau sélectionneur sous les ordres Ce sera un sélectionneur tunisien qui prendra en main une sélection ruinée et à la croisée des chemins. C'est ce que la fédération a décidé, après une «longue» réflexion, à laquelle des ex-sélectionneurs nationaux et le DTN ont participé. Tout ça est bon, tout ça se comprend. Il y a d'abord le facteur matériel avec des sources de moins en moins disponibles et des salaires qui grimpent en flèche. Sélectionneur étranger? C'est à notre avis le meilleur choix, compte tenu de notre mentalité et des contraintes du système sportif tunisien. Mais, apparemment, cette alternative se heurte à l'épineuse contrainte budgétaire, mais aussi à une autre contrainte. Un sélectionneur étranger prendra trop de temps pour comprendre le joueur et l'environnement tunisien. Et c'est sur cet argument qu'on veut commenter. A l'heure où Internet relie les bouts des quatre coins du monde, à l'heure où tout le monde sait tout sur tout le monde grâce aux satellites, à l'heure où les frontières entre genres footballistiques disparaissent, nos dirigeants continuent à avancer ce cliché : on vous ramènera des entraîneurs qui parleront mieux que nous de nos joueurs. Et quand vous avez la prochaine ossature de la sélection composée en grande partie d'expatriés ou de futurs expatriés, avancer l'argument de la nationalité est pure fantaisie. A notre avis, cet argument est caduc : un étranger, appuyé par un staff fourni et ad hoc, peut réussir facilement. Le football est, aujourd'hui, un langage universel : les Anglais jouent aujourd'hui les passes courtes et les débordements, les Italiens cherchent l'attaque et la possession, les Allemands mettent un peu de technique, etc. Arrêtez de nous raconter n'importe quoi messieurs les dirigeants et grands ex-sélectionneurs. Aujourd'hui, on va vers l'école tunisienne pour deux petites raisons : c'est moins cher, c'est plus influençable (même si Maâloul a pris son indépendance et s'est révolté contre ses employeurs quelques jours après sa nomination). Un scénario connu... On confie le dossier à Youssef Zouaoui, en sa qualité de DTN des sélections (poste original dans le monde entier!), qui étudie le profil et les contraintes techniques et financières. Il fait appel à d'autres sélectionneurs tous profils confondus. Tout ça devant un bureau fédéral a priori ouvert et participatif. Quand vous entendez, mardi, Jari parler, il vous donne l'impression de ne pas changer de devise. Discrétion, jeu sur les mots et prouesses. Avant de nous imposer Maâloul qu'il a déjà choisi avant le CAN, il fait le tour du monde pour demander : qui voyez-vous prendre la sélection entre Maâloul et Ben Yahia? Le reste de l'histoire, vous le connaissez. Aujourd'hui, on suit la procédure du choix du sélectionneur avec beaucoup de méfiance. L'histoire est en train de se répéter. Wadi Jari a-t-il déjà choisi le nom du futur sélectionneur national (ou le nom du duo)? C'est la seule question que l'on se pose vivement. Si la réponse est positive, ce sera presque le même montage et le même scénario du passé. Prions que ce ne soit pas le cas.