Des noms sont cités quotidiennement sur le Net. Le futur chef de gouvernement garde toujours le silence Mehdi Jomâa, chef du futur gouvernement, se contente, depuis sa désignation par le Dialogue national et même après avoir été chargé officiellement par le président provisoire de la République pour former la prochaine équipe ministérielle, d'écouter ceux qu'il rencontre quotidiennement sans se prononcer, laissant la voie ouverte à toutes les suppositions, les indiscrétions et les rumeurs. Et comme personne dans les cercles proches de Mehdi Jomâa ne veut répondre aux demandes des journalistes ou les éclairer, les Tunisiens se voient obligés de se rabattre sur les réseaux sociaux regorgeant de listes aussi différentes les unes que les autres. Des listes qui proposent des noms que l'on découvre, dans la plupart des cas, pour la première fois ainsi que des formules d'intégration de ministères apparaissant à première vue comme inédites ou improbables, puisque l'on trouve des départements ministériels se transformant en un seul ministère alors que leurs compétences sont loin d'être complémentaires. Sur un autre plan, parmi les listes déjà révélées par le Net, seul un nom se répète. Il s'agit du magistrat Ghazi Jribi, ancien premier président du Tribunal administratif, cité à la fois comme futur ministre de l'Intérieur et comme secrétaire général du gouvernement. D'autres noms sont à classer parmi les revenants, à l'instar de Lilia Laâbidi qui reprendrait le ministère de la Femme qu'elle a occupé sous le gouvernement Béji Caïd Essebsi, Mohamed Ennaceur, ancien ministre des Affaires sociales à l'époque du même Caïd Essebsi, qui occuperait le poste de ministre de l'Agriculture, de l'Equipement et de l'Habitat, et de Kamel Nabli, ancien gouverneur de la Banque centrale, qui reviendrait à travers le ministère des Finances et de la Coopération internationale. Lectures croisées Reste à savoir comment les acteurs du paysage politique national lisent-ils ces listes et comment jugent-ils les chances de ceux qui y figurent ? Une source proche du Front du salut national confie à La Presse: «A première vue, certains noms sont probables comme Taoufik Debbi, en tant que ministre de l'Intérieur, ou Radhi Meddeb, en tant que ministre de l'Industrie, du Commerce et de l'Energie. Idem pour Kaïes Dali, candidat au ministère de l'Industrie et de l'Energie, Hajer Becheikh pour le ministère des Domaines de l'Etat et de Hosni Nemsia pour le ministère du Développement régional et la Coopération internationale». Volet personnalités à écarter à tout prix, en s'attachant au principe de la feuille blanche imposé par le Quartet, c'est Lotfi Ben Jeddou qui figure désormais en premier lieu, en dépit de la pression qu'Ennahdha et certains syndicats des forces sécuritaires sont en train d'exercer sur Mehdi Jomâa. Quant aux candidats à la présidence du gouvernement qui ont fait la compétition à Mehdi Jomâa, une source auprès de Nida Tounès est catégorique : «Il a été décidé que personne parmi ces personnalités ne soit retenue par Mehdi Jomâa. De la sorte, ceux qui parlent de Mohamed Ennaceur et de Mustapha Kamel Nabli comme futurs ministres du gouvernement des compétences ratent complètement leurs pronostics». Interrogés sur les chances de Ghazi Jribi d'intégrer le gouvernement Jomâa, notre source estime : «C'est un magistrat administratif intègre et neutre. Il a déjà fait ses preuves à l'époque du président déchu. Toutefois, je tiens à préciser que Mehdi Jomâa mène ses consultations avec les individus et non avec les partis, loin de toute logique partisane. Le dernier mot lui revient et c'est lui qui détient la vérité sur les personnalités qui composeront son gouvernement.