Le Quartet et les partis signataires de la feuille de route veulent que la révision de la petite Constitution soit incluse dans le chapitre des dispositions transitoires Parallèlement aux séances plénières au sein de l'ANC où l'on discute les derniers articles de la future Constitution, dans la confusion et la division, l'on s'active du côté du Dialogue national en vue d'accélérer la révision de la petite Constitution dans le but de changer la disposition relative à la motion de censure qui pourrait faire tomber le gouvernement Mehdi Jomâa dont l'annonce de la composition est prévue pour demain. Conformément à la feuille de route, la petite Constitution devrait être amendée pour faire en sorte qu'une probable motion de censure à l'encontre du gouvernement soit avalisée par les deux tiers des constituants volants. (Dans la version actuelle de la petite Constitution, cette motion est votée sur la base de la majorité absolue). Seulement, les représentants d'Ennahdha au sein du Dialogue national ne sont plus de cet avis, bien que Rached Ghannouchi, président du parti, ait signé la feuille de route et ne cesse de répéter qu'Ennahdha soutient la révision de la petite Constitution comme convenu. La dernière réunion du Dialogue national, tenue mardi 21 janvier, a été couronnée par l'élaboration d'un document signé par tous les participants, à l'exception de ceux d'Ennahdha et remis au Dr Mustapha Ben Jaâfar, président de l'ANC. «Dans ce document, confie à La Presse Ali Zeddini, vice-président de la Ligue des droits de l'Homme et rapporteur du Comité de liaison Dialogue national - ANC, nous avons proposé que la révision de la petite Constitution soit incluse dans le chapitre de la Constitution relatif aux dispositions transitoires et qu'elle soit votée par les constituants lors de la séance plénière de mercredi 22 janvier. Cette proposition a pour objectif de faire gagner du temps de manière à ce que l'amendement attendu soit voté avant la formation du gouvernement Jomâa. D'autre part, nous estimons que le vote par l'ANC de cette révision, sous forme d'une disposition constitutionnelle, a une grande valeur symbolique. Sur le plan politique, l'on démontrera que le gouvernement Jomâa est bien celui de tout le monde». Comment le Dialogue national va-t-il réagir à l'obstination des représentants d'Ennahdha à refuser la révision en question et aux déclarations de certains responsables nahdhaouis qui sont allés jusqu'à dire que la feuille de route n'est pas un document sacré et que certains de ses points peuvent être abandonnés? «Au Dialogue national, nous sommes au fait des tiraillements qui divisent Ennahdha et nous savons que les faucons jouent leurs dernières cartes et font du lobbying pour pousser leur parti à renier ses engagements. Nous avons rencontré Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha, et nous lui avons fait part de nos craintes. Nous lui avons demandé d'intervenir auprès des constituants de son parti pour qu'ils honorent les engagements convenus. Il nous a réitéré son soutien à la révision de la petite Constitution. Nous attendons pour voir comment les constituants récalcitrants vont se comporter», précise Ali Zeddini. Pour conclure, il ajoute : «Au cas où notre proposition ne serait pas retenue par la séance plénière (inclusion de l'amendement dans les dispositions transitoires), nous restons attachés à ce que la révision de la petite Constitution soit votée par les constituants lors d'une séance plénière spéciale».