Le Quartet rencontre aujourd'hui les chefs des partis politiques. Au menu, une nouvelle méthode de travail... «Nous rencontrons aujourd'hui vendredi 17 janvier, les chefs des partis politiques en vue d'examiner les points litigieux apparus lors de la discussion du projet de la Constitution et pour voir comment traiter la question des articles qui ont été rejetés et qui seront réexaminés par l'ANC à une date qui n'a pas été arrêtée. D'autre part, le Quartet envisage d'inviter les partis politiques à l'élaboration d'une proposition écrite sur la révision de la petite Constitution à propos de la question de la motion de censure que l'ANC pourrait voter à l'encontre du gouvernement Jomâa». Ali Zeddini, vice-président de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (Ltdh) et rapporteur du comité de liaison Dialogue national-ANC confie à La Presse que «les parrains du Dialogue ne sont pas restés les bras croisés face au blocage constaté au niveau de l'ANC pour ce qui est de la commission des compromis. Certains constituants, à leur tête Habib Kheder, rapporteur général de la Constitution, considèrent, en effet, que la commission des compromis n'a plus de raison d'être après avoir rendu sa copie et que c'est aux constituants de s'exprimer, en séance plénière, sur les points souffrant désaccord». «Pour nous, la commission des compromis doit continuer à fonctionner jusqu'à la dernière minute. Elle doit être saisie comme un mécanisme officiel dont la charge est d'introduire les consensus à tout moment, l'objectif principal étant de lever tout blocage de nature à entacher la marche du processus constituant», ajoute encore le responsable du Quartet. Un coup de fouet salutaire Le blocage du processus constituant étant bloqué, à l'heure actuelle, du fait des désaccords traversant l'ANC, il est normal que les processus gouvernemental et électoral en ressentent les effets. «C'est dans l'objectif de donner un coup de fouet au processus constituant dans le sens de son accélération que la réunion prévue demain (aujourd'hui) entre le Quartet et les chefs des partis signataires de la feuille de route aura à se prononcer sur les questions suivantes : la concomitance (ou non) des élections présidentielles et législatives, la révision des articles 122 et 124 relatifs à l'indépendance de la Haica et aux compétences qui lui seront confiées (pour le moment, la Haica est une instance consultative alors qu'elle doit bénéficier de prérogatives décisionnelles afin de pouvoir accomplir sa fonction de régulation du secteur audiovisuel) et enfin, la nécessité pour les partis du Dialogue national de donner des directives claires à leurs groupes parlementaires en vue de respecter les consensus convenus», précise Ali Zeddini. «Nous considérons qu'au cas où les constituants de ces partis voteraient disciplinés, tous les points litigieux pourront être réglés facilement. Reste les autres constituants dont les partis ont boycotté le Dialogue national, personne au Dialogue national n'a l'intention de confisquer leur droit à dire non à nos résolutions», conclut-il.