Voilà un festival qui défie le manque de moyens pour être chaque année au rendez-vous, honorer sa dimension internationale avec une certaine dose de qualité et de spécificité. Et à propos de spécificité justement, la 28e édition, qui s'étendra du 9 juillet au 5 août prochains, marquera le retour du festival aux colloques et aux débats qui ont fait, des années durant, son cachet exclusif. C'est ainsi qu'on aura droit, les 10 et 11 juillet, à un colloque qui portera sur «la jeunesse et les voies de l'interculturalité», un thème d'actualité que les participants exploreront et aborderont dans ses côtés identitaire, social, culturel, économique… Des conférenciers et des invités tunisiens et étrangers de renom seront conviés à ces deux jours de débats. Nous en citons pêle mêle Mohamed El Aziz Ibn Achour, Taoufik Ben Ameur, Mohamed Néjib Boutaleb, Mongi Zidi, Moncef Ouannès de Tunisie, Monique Castello et Angèle Kremer-Marietti (France), Dalila Kontar (Syrie), Abderrazak Zahrani (Arabie Saoudite)… Le festival de Gabès, qui a choisi de célébrer lui aussi l'année internationale de la jeunesse, consacrera également le deuxième colloque aux jeunes dans leur rapport au cinéma et aux défis de la modernisation de la société. Des cinéastes, des critiques et des universitaires, dont Kmar Ben Dana, Kamel Ben Ouannès, Mourad Ben Cheikh et autre Sonia Chamkhi se chargeront d'animer les débats. Toujours volet ludique, une rencontre sera organisée autour de la thèse de doctorat de l'Egyptienne, Ilhem Dahrouj, qui a pour thème «Gabès, de l'invasion hilalienne à l'avènement de l'Etat hafcide». Pour ce qui est des soirées et des spectacles, notons que l'ouverture consistera en un show qui mettra en relief différentes expressions artistiques locales où le traditionnel cohabitera avec le moderne dans un tableau haut en couleur. C'est, en tout cas, ce qu'on nous promet, nous ne demandons pas mieux que d'y croire. La 28e session du festival de Gabès a réservé par ailleurs une place de choix au théâtre avec des pièces et des monodrames, dont Al Bouni et Juliette du Centre d'art dramatique de Sfax, Yissir an'nsa (Ça arrive aux femmes) de Lotfi Boundka, Made in Tunisia de Lotfi Abdelli, et Tunisien. com de Jaâfar Guesmi, sans oublier la dernière création de Lamine Nahdi. Quant à la musique et aux variétés, nous citerons, en particulier, les galas de Faudel, Amina Fakhet, Farès Karam. Une soirée DJ et deux spectacles d'arts populaires, probablement d'Egypte et d'Indonésie, entrant dans le cadre de la coopération culturelle, sont également prévus. Comme quoi, Gabès sera près d'un mois un pôle ludique et de divertissement qui fera oublier un tant soit peu les affres de l'industrialisation de cette région. Heureusement, on nous apprend qu'un effort considérable a été consenti pour dépolluer Gabès où l'on peut, désormais, se baigner à nouveau du côté de Limaoua. Alors pourquoi pas piquer une tête, suivre un débat, puis se délecter d'une bonne pièce ou un bon concert? Belle perspective.