Le Quartet reprend aujourd'hui les réunions du Dialogue national. L'éradication de l'hydre terroriste s'impose comme une priorité absolue Enfin, le Dialogue national reprend aujourd'hui ses réunions au terme d'un repos mérité de près d'un mois, soit fin janvier, quand Mehdi Jomâa a pris ses fonctions en tant que chef du gouvernement. Aujourd'hui, le Quartet parrain du Dialogue national et initiateur de la feuille de route dont les composantes constituent, dans une large mesure, le programme du gouvernement Jomâa, tient une réunion préliminaire. A l'ordre du jour de cette réunion figurent plusieurs points. D'abord, la mise en place du comité de soutien et de supervision de l'action gouvernementale prévue par la feuille de route. «Contrairement à ce que certains médias ont publié, précise Mouldi Jendoubi, membre du bureau exécutif de l'Ugtt, rien n'a été décidé jusqu'ici sur la formation du comité en question. Ainsi, l'idée selon laquelle seuls les partis les plus influents sur la scène politique nationale y seraient représentées n'est pas encore retenue et c'est aujourd'hui que l'on décidera». Ensuite, l'examen de la loi électorale en discussion depuis déjà deux semaines à l'ANC au sein de la commission de législation générale. Mouldi Jendoubi indique : «Au cas où les consensus attendus ne seraient pas atteints au sein de la Constituante, le Dialogue national aura son mot à dire sur les rectifications à introduire, à temps, afin d'éloigner le risque de voir la nouvelle loi électorale créer la polémique». L'Ugtt à l'avant-garde de la lutte contre le terrorisme A la question de savoir si la question du terrorisme sera examinée par les participants au Dialogue national, Mouldi Jendoubi fait remarquer : «Oui, il est attendu que l'on discute la mise au point d'une stratégie nationale de lutte contre le terrorisme. Au sein de l'Ugtt, nous sommes convaincus que la société civile se doit d'apporter son concours à l'éradication de l'hydre terroriste en proposant un plan d'action homogène et complémentaire. L'Ugtt qui a été l'une des premières victimes de la violence ne peut être qu'à l'avant-garde des forces mobilisées contre le terrorisme, sous toutes ses formes». Le Dialogue national est à revoir «Nous appelons à réviser le processus du Dialogue national aux plans de la forme et du contenu», confie à La Presse Abderrazak Hammami, secrétaire général du Parti du travail patriotique et démocratique et membre de l'Union pour la Tunisie. «Il est vrai que le Dialogue national a franchi des pas positifs quant aux processus gouvernemental et constituant. Sauf qu'il reste des engagements qui ne sont pas encore honorés par le gouvernement Jomâa. Il s'agit des nominations partisanes à réviser, de la dissolution des ligues de protection de la révolution (LPR) et des mesures économiques et sociales urgentes que le gouvernement tarde à prendre». Au niveau du contenu du Dialogue national, le SG du Ptpd indique : «Nous sommes entrés, avec la résurrection du terrorisme, dans une nouvelle étape, ce qui nous pousse à imaginer une nouvelle approche politique en vue de faire front contre le terrorisme. Aujourd'hui, nous avons besoin d'un nouveau consensus national, avec la participation de tous les partis politiques et associations de la société civile, sans exclusion ni marginalisation. Ce consensus doit se fonder essentiellement sur la rupture définitive avec la logique de la justification du terrorisme. D'où la nécessité d'approcher l'hydre terroriste dans ses dimensions sécuritaire, économique, sociale, culturelle et religieuse. Aussi, est-il impératif de veiller à la neutralité effective des mosquées». La mise en place de cette approche conduit inéluctablement à «la tenue d'un congrès national pour la lutte contre le terrorisme avec la participation de tous les partis politiques reconnus, y compris ceux qui s'opposent à la Constitution du 27 janvier 2014, à l'instar du parti Ettahrir qui multiplie les campagnes de dénigrement de cette même constitution», ajoute encore notre interlocuteur. «Notre objectif principal est de parvenir à un pacte national contre le terrorisme qui sera contraignant pour toutes les parties qui auront à le signer», conclut Abderrazak Hammami. Du côté d'Al Massar, on attend toujours des mesures concrètes de la part du gouvernement Mehdi Jomâa. «Au bout d'un mois, nous ne voyons pas grand chose», relève Faouzi Charfi, dirigeant d'Al Massar, dans une déclaration à un quotidien de la place.