Après les constructions anarchiques et le commerce parallèle, c'est au tour de l'invasion des panneaux publicitaires «La vie en rose» ne semble plus l'être dans la cité des Roses, vous diront tous les écolos, romantiques et nostalgiques que compte la ville de l'Ariana. Fatalement, celle-ci n'arrive toujours pas, en dépit de la succession, depuis les années 80, des conseils régionaux et municipaux, à contrecarrer la poussée, pratiquement incontrôlable, des ennemis jurés de l'environnement, à savoir le phénomène des constructions anarchiques, du commerce parallèle et de la collecte des ordures ménagères. Phénomène décidément vieux comme le monde et auquel la révolution a donné un coup de fouet dans ce qui s'apparente à une fuite en avant dans ce domaine. Or, le problème est que cela ne suffisait pas à la peine des habitants qui se retrouvent aujourd'hui confrontés à un énième phénomène anti-environnement, soit les panneaux publicitaires. En effet, aux quatre coins de la commune, d'El Menazah à la Cité Ennasr I et II, en passant par les arrondissements municipaux d'Ariana-Ville, Riadh Al-Andalous, Cité Ennozha et l'Ariana Supérieure, ces panneaux et enseignes publicitaires sont tellement nombreux et à perte de vue qu'ils échappent, ou presque, à tout recensement. Ils sont là, étincelants mais ô combien envahissants. Au point qu'ils ont «supplanté» arbres et feux de signalisation ! «Tant qu'ils sont si incontrôlés et ignorés par la loi, leur nombre ira crescendo», déplore un vieil Arianais qui, en nostalgique impénitent, s'indigne contre «le laisser-aller des autorités qui assistent, impuissantes, à la dégradation de l'environnement qui se poursuit non-stop depuis les années 90». Pour un autre écolo de la ville, «notre cité, au lieu de s'embellir, devient de plus en plus moche, ce qui m'incite à croire que, tant que la porte reste ouverte à tous les abus, d'autres phénomènes non moins graves viendront aggraver la situation». Et la municipalité dans tout cela? Eh bien, elle vient enfin de réagir, bien que tardivement, en publiant un communiqué officiel dans lequel elle somme les propriétaires des panneaux publicitaires de régulariser leur situation dans les plus brefs délais, sous peine d'application de la loi à l'encontre des contrevenants. Or le délai imparti est bel et bien passé, sans que la menace ne soit «honorée» ! Ira-t-on alors vers le mal nécessaire, à savoir la démolition de ces dizaines de panneaux et enseignes publicitaires qui poussent, bizarrement, encore comme des champignons ? Le cas échéant, la municipalité serait en butte à un autre dilemme : la non-application des nombreux arrêtés de démolition, toujours en suspens, de constructions anarchiques (maisons, garages, points de vente de tabac et de fruits secs...). Entre-temps, elle court, elle court, la pub... Nouvel arrondissement Dans la foulée, l'Hôtel de Ville fait de son mieux, il faut le reconnaître, pour limiter les dégâts. En effet, outre les nombreux acquis qu'il a réalisés et sa volonté, sans cesse réaffirmée, de promouvoir son action, il vient de décider la création d'un arrondissement municipal englobant la cité de Riadh Al-Andalous. Sage décision, quand on sait que cette cité résidentielle continue de gagner du terrain, sur fond d'urbanisation galopante. C'est au moins ça de gagné, par les temps qui courent...