La ville de Gafsa vit de nouveau au rythme des sit-ins et des contestations, des protestataires ont réinstallé, vendredi 9 décembre 2011, leurs tentes devant le siège du gouvernorat, après avoir été dispersés, la veille, par les forces de l'ordre intervenues suite aux plaintes et réclamations formulées par des citoyens et des fonctionnaires exaspérés par ces mouvements de protestations. L'activité des établissements publics et des entreprises de la région était presque paralysée, de même pour les prestations de services. La dispersion des sit-in à Gafsa a été marquée par des affrontements entre des groupes de jeunes et les forces de sécurité, et malgré le couvre-feu nocturne décrété depuis deux semaines dans toute la région ( de 19 heures à 06 heures), les gens continuent à circuler, ne tenant pas compte des restrictions officiellement annoncées. Un enseignant universitaire a été obligé de laisser sa voiture aux mains de braqueurs et été rentré chez lui à pied, jeudi soir. Le lendemain matin , il a eu de la chance de la retrouver garée un peu plus loin, rapporte l'envoyé de TunisieNumérique dans la région. Dans l'un des instituts, un intrus s'est permis de lancer deux bombes lacrymogènes (une première vers 8H30 et une deuxième vers 10H). Les raisons sont multiples, principalement la liste des éliminés des examens pour absences répétées et non justifiées, a-t-il ajouté. Selon des témoins oculaires, des groupes de protestataires ont lancé, la nuit dernière, des pierres sur le district de la sécurité. Les forces de l'ordre ont répliqué en faisant usage de gaz lacrymogène et en pourchassant les protestataires dans les rues.